Les travailleurs et leurs représentants syndicaux de l' «Algérienne Des Eaux de Annaba», (ADE), sans exception, sont arrivés à la conclusion que leur entreprise fait eau de toute part, et qu'il y a lieu de mettre un terme à cette situation très préjudiciable à l'entreprise. Les premiers, et les seconds, ont exprimé la nécessité de revoir en profondeur les méthodes de gestion de leur entreprise. Bien avant d'arriver à cette option qu'ils estiment être irréversible, les syndicalistes ont entrepris de nombreuses démarches auprès des autorités. Y compris le directeur général à Alger, le directeur des ressources en eau de la wilaya et celui de la zone à Annaba qu'ils ont saisis d'une correspondance. Celle-ci ne laisse planer aucun doute quant à l'objectif que les syndicalistes et les travailleurs se sont assignés. Il est clairement mis en relief dans la correspondance en question de graves dépassements dans la gestion de l'entreprise. Les syndicalistes y citent, entre-autres, les recrutements d'agents et cadres ayant pour seule compétence leur proximité parentale ou amicale avec le directeur d'unité, le règlement indu de salaires à des cadres et agents en abandon de postes depuis des mois, la mise à l'écart des compétences et leur remplacement par des cadres incompétents, les agressions verbales ainsi que les sanctions arbitraires de cadres et agents. Les syndicalistes ne se sont pas arrêtés à ce niveau d'accusations. Ils ont également mis en relief l'impact négatif de l'incompétence du directeur dans la gestion économique de l'entreprise. Ce qui a eu pour résultat, affirment-ils, d'entraîner d'importantes baisses du recouvrement des redevances des abonnées à tous les niveaux. Maintes fois interpellé par les syndicalistes à l'effet de reprendre en mains la situation dont celle très mauvaise de la distribution de l'eau, le directeur a fait le contraire de ce qui était attendu de lui. Pour toute réponse, il a mis à l'écart les rares compétences encore en poste. S'appuyant sur des membres de sa famille (frères, sœurs et amis), le directeur de l'ADE Annaba se permet d'exploiter la totalité des voitures de service pour son compte personnel et celui de ses proches immobilisant de fait tous les services. «Effectivement nous vivons cette situation depuis l'avènement de ce directeur fin 2016. Elle est hautement préjudiciable à l'entreprise et à son développement pour mieux gérer la distribution de l'eau. Ce directeur est d'une incompétence caractérisée. Ce qui motive notre démarche consistant en la transmission d'une correspondance au directeur général de l'ADE», a indiqué le secrétaire général du syndicat. Sa démarche est confirmée par le directeur de Zone ADE, M. Larbaoui. Interrogé au lieu et place du directeur de l'unité injoignable toute la matinée d'hier, ce dernier s'est limité à confirmer la réception de la copie de la correspondance adressée au DG/ADE tout en soulignant que des dispositions ont été prises. Affirmant disposer de toutes les preuves matérielles, des promotions injustifiées de simples agents sans niveau au rang de cadres, de paiement de salaire au profit de parties proches de la direction (paiements de salaire de cadres et agents absents), ou en résidence à l'étranger, de promotion à des postes supérieurs de membres de la famille la teneur de la correspondance des syndicalistes, ne prête à aucune ambiguïté. C'est dire qu'à moins d'une prompte réaction du ministère des Ressources en eau, la situation à l'entreprise «Algérienne des Eaux» (ADE) Annaba risque de s'envenimer. «La gestion de notre entreprise est caractérisée par des dépassements d'une extrême gravité. Cela justifie notre appel à l'adresse des cadres dirigeants. En réponse, la direction générale a aussitôt mis sur pieds une commission d'enquête.