Un cinquième round de négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc avant la fin de l'année est en vue si l'on se réfère aux initiatives de l'émissaire de l'ONU pour le Sahara Occidental, Horst Köhler. Selon une source proche du dossier, le médiateur onusien qui s'active pour lancer ces négociations, a informé mercredi le Conseil de sécurité, lors d'un briefing tenu à New York, de sa démarche d'envoyer dans les prochaines semaines des invitations au Front Polisario et au Maroc pour reprendre les négociations directes, à l'arrêt depuis 2012. Dans ce contexte, Horst Köhler compte organiser ce nouveau round de négociations avant la fin de l'année, probablement vers la fin d'octobre ou début novembre. Aussi, l'ancien Président allemand a-t-il annoncé les prochaines démarches qu'il compte entreprendre pour la reprise du processus onusien, et ce, en dépit des pressions du Maroc pour limiter ce briefing à un simple rapport factuel afin d'éviter des recommandations sur un retour à la table des négociations. Rabat, fidèle à sa pratique de blocage, a proposé lundi le report de ce briefing pour empêcher qu'une proposition d'agenda pour la reprise du processus politique ne soit formulée lors de cette réunion. Pour sa part, le Front Polisario a réaffirmé dans un communiqué diffusé mercredi soir, à l'issue de ce briefing, sa volonté de coopérer avec l'envoyé personnel du secrétaire général pour la reprise des négociations, tout en exprimant son soutien aux efforts déployés dans ce sens par l'émissaire onusien. Par ailleurs, rappelons qu'au cours de son premier briefing au Conseil de sécurité, tenu en mars dernier, l'ancien président allemand a défini avec clarté son mandat en tant qu'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU consistant à «trouver une voie pour l'avenir» sur la base d'une solution garantissant l'autodétermination du peuple sahraoui. En d'autres termes, pour le représentant onusien, l'objectif étant de tenir des négociations directes et sans pré-conditions entre le Front Polisario et le Maroc dans le courant de l'année 2018 même s'il a reconnu que ces pourparlers «ne sont pas une fin en soi» car ils exigent «la bonne volonté» des parties au conflit et leur engagement à y prendre part «sans pré-conditions». «C'est ainsi que la résolution 2351 le précise, et nous n'avons pas besoin d'une nouvelle terminologie, mais d'une volonté de remplir ce langage de sens et de le suivre par l'action», a-t-il déclaré, rejetant à l'occasion les conditions du Maroc qui refuse de revenir à la table des négociations que si son plan d'autonomie est mis comme seule option pour le règlement du conflit. Rappelons également que la dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Depuis ce temps le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui l'autodétermination. Acculé, le Maroc demeure dans l'obligation de reprendre sans tarder les négociations. Pour sa part, le Conseil de sécurité s'est fixé, en avril, rendez-vous en octobre prochain pour évaluer l'avancée du processus, mettant le cap sur une nouvelle démarche visant à ramener les partis au conflit à la table des négociations dans un délai de six mois. Enfin, pour leur part, les Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara Occidental, ont déclaré juste après l'adoption de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso qu'ils s'attendaient à une reprise des pourparlers d'ici à octobre. Le médiateur allemand compte aller de l'avant dans sa mission de médiation malgré les tentatives du Maroc de perturber ses efforts, avançant que le règlement de ce conflit est du ressort exclusif du Conseil de sécurité, où il jouit du soutien inconditionnel de la France.