La zone militaire 1, Aurès Nememcha a été, durant la Guerre de libération nationale, le théâtre de multiples batailles engagées au prix d'énormes sacrifices par de vaillants moudjahidine et couronnées souvent de spectaculaires résultats ayant constitué des tournants décisifs dans le combat vers le recouvrement de la souveraineté nationale. La majorité de ses batailles a eu lieu entre 1955 et 1956 sur les montagnes des Nememcha. La position stratégique de ces massifs qui s'étendent jusqu'à la frontière orientale du pays a permis l'acheminement des armes et munitions aux moudjahidine embusqués dans les maquis. Oum Lekmakem, Djebel El Djorf, Djebel Argou, des batailles témoins de la résistance La wilaya de Tébessa a constitué une des plus importantes zones d'opérations de la Révolution libératrice, soutiennent dans leurs témoignages plusieurs moudjahidine approchés par l'APS qui citent, pour preuves, les célèbres batailles de Djebel El Djorf, Oum Lekmakem et Djebel Argou. Survenue le 23 juillet 1955 sous le commandement de Chihani Bachir qui était à la tête de 300 moudjahidine, «Oum Lekmekem» avait coïncidé avec la fête de l'Aïd El Adha, se souvient le moudjahid Mohamed Hassène qui y avait pris part. L'accrochage qui débuta vers 5h00 du matin dura près de 13 heures et se solda par la mort de 150 soldats français dans les rangs de l'ennemi et la perte de 25 moudjahidine dont Brahim Farès et El Mokdadi Farhi et plusieurs blessés dont Lazhar Daasse, Tayeb Fareh et Mohamed Benothmane Nasr, assure ce même témoin. La grande bataille d'El Djorf également appelée «Oum El Maârik» (la mère de toutes batailles) fut l'une des plus grandes qui avait révélé le succès de la stratégie militaire de l'Armée de libération nationale (ALN). Engagée le 22 septembre 1955, les affrontements durèrent huit jours successifs et virent la participation de 400 moudjahidine et la plupart des chefs de la Révolution de la zone à l'instar de Chihani Bachir, Abbas Laghrour, Adjel Adjoul, El Wardi Guetal et Farhi Saï, assure dans ses mémoires le défunt moudjahid El Wardi Guetal. Les forces armées coloniales avaient encerclé le mont El Djorf avec pas moins de 40.000 soldats de l'infanterie, l'artillerie et de l'aviation, précise l'auteur de ces mémoires qui a estimé les pertes de l'armée d'occupation à 700 morts et 350 blessées et celle de l'ALN à 170 chouhada. Le retentissement de la bataille avait contribué à l'internationalisation de la question algérienne.