La secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo a exprimé sa «vive préoccupation» suite à l'amenuisement des fonds dont dispose l'ONU pour soutenir la Bande de Ghaza dans le cadre du mécanisme de reconstruction et pour les besoins humanitaires des réfugiés palestiniens, appelant les donateurs à accroître leurs contributions. Intervenant lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la situation au Moyen-Orient, tenue mercredi soir, la responsable onusienne a fait état de défis financiers «colossaux», en particulier pour ce qui concerne les besoins de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Selon un communiqué de l'ONU, Mme DiCarlo a affirmé que l'agence manque de 217 millions de dollars pour financer ses opérations, évoquant dans ce contexte "des conséquences à redouter pour la stabilité régionale". Appelant à la contribution «urgente» de la communauté internationale pour la prise en charge des besoins des Palestiniens, la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques a accueilli favorablement les annonces d'aides faites par certains donateurs, dont la Banque mondiale, qui avait annoncé l'octroi de 90 millions de dollars pour financer la création d'opportunités économiques à Ghaza. Un effort auquel participe également le système onusien, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Tout en plaidant pour le règlement durable du conflit israélo-palestinien, Mme DiCarlo a dénoncé vivement l'assassinat de 13 manifestants palestiniens à Ghaza durant le mois de juillet dernier par les forces d'occupation israéliennes. Elle a exigé de l'occupant israélien de faire preuve de retenue dans l'usage de la force à l'encontre des manifestants palestiniens qui protestent depuis le 30 mars dernier contre le siège imposé à l'enclave palestinienne et pour le droit de retour aux réfugiés palestiniens spoliés de leurs terres et biens en 1948, lors de la création de l'entité sioniste. S'agissant de la l'annonce faite par les autorités de l'occupation israélienne de lancer la construction de nouvelles colonies, à Beit El en Cisjordanie, la représentante onusienne a souligné que «ces activités sont contraires au droit international», dénonçant dans ce sillage «la politique de délivrance des permis de construire aux Palestiniens qui reste toujours difficile». Construction de colonies en Palestine: la communauté internationale appelée à imposer des sanctions à Israël Le secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saeb Arekat, a affirmé jeudi que l'annonce par l'occupant israélien de la construction de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés et la poursuite de sa politique de l'apartheid sont des résultats de l'encouragement américaine aux violations israéliennes. M. Arekat a souligné, dans un communiqué cité par l'agence de presse Wafa, que «l'abstention des Etats-Unis de condamner les plans coloniaux israéliens illégaux» donne à l'occupant israélien «le feu vert pour poursuivre ses violations flagrantes de la loi internationale», ce qui menace, a-t-il ajouté, «la paix et la sécurité en Palestine». Saeb Areikat a en outre demandé la communauté internationale de tenir l'occupant israélien pour seul responsable de la situation et de l'instabilité dans la région. Se référant au rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, remis la semaine dernière, sur la fourniture de la protection internationale au peuple palestinien, M. Arekat a souligné que «le rapport de l'ONU avait mentionné que les auteurs de violations de la loi internationale doivent être tenus responsables et précisé que l'expansion coloniale est un crime de guerre». Dénonçant le fait que l'occupant israélien continue à jouir de «l'immunité» et à se comporter comme un «Etat au-dessus des lois», le secrétaire général du comité exécutif de l'OLP a invité la communauté internationale à «imposer des sanctions à Israël jusqu'à ce qu'il reconnaisse et remplisse ses obligations en vertu de la loi internationale et des résolutions de l'ONU». Mardi, le ministère palestinien des Affaires étrangères avait dénoncé la décision d'Israël d'approuver la construction de 650 nouvelles unités de logement dans la colonie de Bet El près de la ville de Ramallah en Cisjordanie. Le ministère avait déclaré, dans un communiqué, que l'extension des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens révélaient la politique «d'accord du siècle» de l'Etat hébreu et de l'inaction de la communauté internationale. L'agence de presse palestinienne WAFA avait rapporté, mardi dernier, que les autorités d'occupation israéliennes avaient approuvé l'expansion de la colonie de Bet El par la construction de 650 nouvelles unités de logement, et non pas 296 comme elles l'avait annoncé précédemment. L'activité de colonisation israélienne, jugée illégale par la plupart des Etats et par le droit international, est considérée comme l'un des points les plus épineux freinant les pourparlers de paix israélo-palestiniens. Agressions israéliennes : démission du président de la Commission d'enquête de l'ONU Le président de la Commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur les agressions israéliennes dans la Bande de Ghaza, le professeur américain David Crane, a démissionné pour «raisons personnelles», a annoncé mercredi le Conseil. L'ambassadeur slovène Vojislav Suc, qui préside actuellement le Conseil des droits de l'homme (CDH), a accepté sa démission et va devoir nommer un nouveau président de la Commission, composée également de Sara Hossain (Bangladesh) et de Kaari Betty Murungi (Kenya), a indiqué un communiqué officiel. Ancien procureur en chef du Tribunal spécial sur la Sierra Leone, M. Crane avait été nommé le 25 juillet pour enquêter sur les agressions survenues depuis mars dans la bande de Ghaza où au moins 171 Palestiniens ont été tués par des tirs de l'armée d'occupation israélienne. La Commission d'enquête a été décidée le 18 mai par une résolution du CDH de l'ONU, contre l'avis des Etats-Unis, qui se sont retirés le mois suivant du Conseil qualifié de «cloaque» anti-Israël. La Commission d'enquête devra rendre son rapport final en mars 2019. Le CDH a été créé en 2006 pour promouvoir et protéger les droits de l'homme à travers le monde, mais ses rapports ont souvent contredit les priorités américaines.