Le groupe armé «Anssar Allah» dit Houthis au Yémen et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite s'accusaient mutuellement vendredi de porter la responsabilité d'une nouvelle attaque ayant fait des morts parmi les civils, rapportent des médias locaux. L'attaque a été dénoncée par l'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l'ONG Norwegian Refugee Council qui ont appelé à épargner les civils. Elle s'est produite jeudi dans l'ouest du pays où la coalition militaire intervient depuis 2015 au côté du pouvoir contre les Houthis qui s'étaient emparés de vastes pans du territoire dont la capitale Sanaa. «Nous sommes consternés par les conflits qui ne sont régis par aucune loi de la guerre», a commenté le Norwegian Refugee Council, dans un communiqué, en refusant "toute justification" d'attaques contre les civils. L'agence WAM des Emirats arabes unis, un pilier de la coalition, a affirmé que ce sont les Houthis qui ont tiré un missile «balistique», contre des civils, tuant un enfant, et blessant des dizaines d'autres, dont trois grièvement. La représentation de l'Unicef à Sanaa cite des informations de presse faisant état de «26 enfants tués» à Al-Douraïhimi, sans confirmer ce bilan. Le secteur d'Al-Douraïhimi, à une vingtaine de km au sud de Hodeida connaît depuis deux semaines des combats entre rebelles et forces progouvernementales encadrées par les forces émiraties. Une offensive d'envergure de la coalition lancée en direction pour reprendre Hodeida aux Houthis a, elle, été stoppée depuis des semaines pour donner une chance aux efforts de paix. Le 9 août, 51 personnes dont quarante enfants ont péri dans le nord du Yémen dans une frappe attribuée à la coalition, un bilan fourni par la Croix-Rouge internationale qui rappelle le lourd tribut payé par les civils dans le conflit. La coalition a ensuite annoncé l'ouverture d'une enquête. Dans un communiqué publié vendredi, Human Rights Watch (HRW) a estimé que les enquêtes de la coalition sur ce genre d'attaques «manquent de crédibilité». «Pendant plus de deux ans, la coalition prétend enquêter de manière crédible sur des frappes aériennes mais les enquêteurs ne font guère plus que couvrir les crimes de guerre», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient. Le conflit a fait plus de 10 000 morts, selon l'ONU.