La représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, a souligné que les graves violations à l'encontre des enfants demeurent inacceptables, à l'issue d'une mission de quatre jours au Soudan du Sud. Mme Gamba estime qu'il est urgent de s'attaquer à ces violations en traduisant leurs auteurs en justice et d'empêcher qu'elles ne se reproduisent. En 2017, l'ONU a pu recenser et vérifier près de 1 400 enfants touchés directement par ces violences. Des milliers d'autres garçons et filles continuent de payer le lourd tribut des conflits armés au Soudan du Sud. Lors de sa visite, la représentante spéciale a appelé toutes les parties commettant de graves violations à l'encontre des enfants à prendre des mesures concrètes immédiates pour mettre fin au «nombre dévastateur» de ces exactions. «L'ONU est prête à soutenir le développement et la mise en œuvre de telles actions concrètes, notamment en élaborant conjointement un plan d'action complet couvrant les six (types de) violations graves et en fournissant une assistance technique pour sa mise en œuvre», a déclaré Mme Gamba. L'appel pressant de la représentante spéciale aux parties en conflit sud-soudanaises fait suite à sa première visite dans le pays depuis sa prise de fonction en avril 2017. Au cours de sa seconde visite, Mme Gamba s'est rendue à Yambio, dans la région d'Equateur occidental. Le niveau tragique des violences subies par les enfants au Soudan du Sud est la conséquence directe du conflit qui frappe le pays depuis 2013, en particulier dans la région du Nil supérieur. «La crise au Soudan du Sud est une crise des enfants», a déclaré la représentante spéciale, soulignant que 50% de la population du pays a moins de 18 ans. «Mes discussions avec les autorités me font penser que le moment est venu de travailler avec le gouvernement et de réviser les plans d'action existants afin d'élaborer un plan global traitant les six violations graves subies par les enfants du Soudan du Sud», a-t-elle ajouté. Au Soudan du Sud, la représentante spéciale a rappelé l'importance d'intégrer les dispositions relatives à la protection de l'enfance dans tout accord de paix ou règlement du conflit. La représentante spéciale a encouragé la criminalisation de toutes les violations graves commises contre les enfants lors de la révision du Code pénal et de l'entrée en vigueur de la loi sur l'état civil. Elle a proposé son plein appui à ces processus. L'accord de paix sera signé le 12 septembre à Addis-Abeba Le président sud-soudanais Salva Kiir et son opposant Riek Machar signeront officiellement l'accord de paix lors d'un sommet en Ethiopie le 12 septembre, a affirmé samedi le médiateur soudanais, cité par des médias locaux. Cet accord, qui doit mettre fin à la guerre civile ensanglantant le pays depuis cinq ans, a été négocié pendant des semaines entre les différents belligérants lors de discussions à Khartoum. La signature de l'accord doit avoir lieu à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, lors d'un sommet réunissant des dirigeants d'Afrique de l'Est, a indiqué le ministre des Affaires étrangères soudanais Al-Dirdiry Ahmed. «Après d'intenses discussions entre les dirigeants de l'Igad (l'Autorité intergouvernementale pour le développement, ndlr) à Pékin, il a été décidé d'organiser un sommet le 12 septembre à Addis-Abeba», a-t-il annoncé à l'agence soudanaise Suna. «Ce sommet approuvera entre autres l'accord de paix sud-soudanais, déjà paraphé à Khartoum», a-t-il ajouté. L'Igad regroupe huit pays dont le Soudan et a lancé la dernière initiative en date censée mettre fin au conflit sud-soudanais. Le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis 2011, s'est enfoncé dans une guerre civile fin 2013 entre les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure. Kiir et Machar ont déjà signé plusieurs autres accords, dont un cessez-le-feu permanent et un texte prévoyant le partage du pouvoir. Ils prévoient entre autres le retour de M. Machar, exilé depuis août 2016, pour occuper le poste de premier vice-président dans un gouvernement d'union nationale. «Il est temps d'agir» (Moussa Faki) Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) a appelé samedi à prendre des mesures contre les protagonistes du conflit au Soudan du Sud qui «nous ont habitués à ne pas respecter leurs engagements». «La situation au Soudan du Sud est grave. Les situations humanitaire et sécuritaire sont des plus difficiles. Ces derniers jours nous avons quelques bonnes nouvelles que je mets entre guillemets malheureusement», a déclaré Moussa Faki lors d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité(CPS) de l'UA à Nouakchott, en prélude au sommet de l'UA dimanche et lundi. «Les acteurs du Soudan du Sud nous ont habitués à ne pas respecter leurs engagements. Au moment où nous nous battons pour faire taire les armes, la situation au Soudan du Sud est des plus insupportables. La banalisation des crimes est devenue courante. Il est temps d'agir, de prendre nosresponsabilités», a déclaré Moussa Faki. Il a cité plusieurs accords sans lendemain dont le dernier conclu entre le président du Soudan du Sud Salva Kiir et son grand rival, Riek Machar, «il y a 72 heures» et dont il s'est demandé s'il n'avait pas déjà été rompu. «Il faut lancer un message clair aux protagonistes de respecter leurs engagements.