Ce dernier jeudi, Annaba, notamment sa direction des services agricoles a accueilli les agriculteurs et les transformateurs de tomate industrielle. Ils sont venus des wilayas de Annaba, Guelma, El Tarf, Skikda, Sétif et El Eulma pour exposer leurs problèmes de gestion. Vingt-deux wilayas étaient concernées par les conclusions et propositions issues de cette rencontre d'Annaba. Particulièrement celles en relation avec la production, la transformation, l'exportation et le stockage de la tomate industrielle. A ce dernier niveau, le secrétaire général de l'Association des Conserveurs de Tomate (Actom) Abdallah Bouchaïb a certainement surpris plus d'un en annonçant que notre pays comptabilise un stock d'un peu plus de 252.000 tonnes de tomate industrielle (T.I). «Ce stock risque d'être irrémédiablement perdu si rien n'est fait pour le résorber» a-t-il ajouté. Le représentant du ministère.de l'agriculture, du développement rural et de la pêche Mohamed Kharoubi a précisé que le stock en question est de 170.000 tonnes. «Il est le fait d'un cumul de réception de tomate industrielle de ces dernières années» a-t-il argumenté. L'autre problématique abordée concerne l'importation du triple concentré de tomate (TCT). Le même responsable a également révélé qu'une augmentation de ces importations de TCT a été enregistrée. «De 18.000 tonnes les précédentes années, elles sont passées à 32.000 tonnes en 2017» dira-t-il. Pour de nombreux participants qui s'étaient interrogés sur l'opportunité de pareilles importations, celles-ci auraient pu être évitées grâce à une meilleure coordination des actions. D'autant qu'il a été enregistré une hausse de rendement à l'hectare de 7%. Il y a ceux qui ont estimé que notre pays est en mesure d'accéder à l'autosuffisance en CT en évitant le stockage. «Il suffit de mieux organiser la filière» proposeront plusieurs participants. Il savoir qu'aux quatre wilayas traditionnellement vouées à la culture et la transformation de la T.I, seront ajoutées celles de Sétif, Mila, Constantine et des wilayas du Sud» révèle le représentant du MADRP. Tout en louant une marque étrangère qu'il importe en quantité, un des transformateurs a soulevé. la question des difficultés qu'il rencontre dans ses démarches auprès de la banque. «En tant qu'institution de la république, nous gérons les deniers de l'état. Nous devons impérativement éviter les abus. Aujourd'hui, l'Algérie exporte son CT au Canada, France, Mali Togo. Ce n'est qu'un début. Il ne faut pas oublier que la filière tomate était pratiquement à l'agonie. Aujourd'hui, elle figure en tête de liste des plus rentables» a répondu le même responsable. L'insuffisance de la mécanisation et de l'irrigation, l'absence de moyens logistiques, le problème de variété de la semence et celui des transferts de fonds lorsqu'il s'agit d'exportation ont été d'autres points soulevés par les agriculteurs et les conserveurs. Ils ne se sont pas arrêtés à ce niveau. Au-delà des chiffres avancés relatif au développement de la production de la tomate industrielle et celle maraichère, Mohamed Kharoubi soulevé la question de l'organisation de travail et la préparation de la campagne 2018, d'établir le diagnostic des difficultés et s'accorder sur les surfaces à exploiter. Il s'agissait aussi de faire la soudure avec la prochaine campagne sans avoir recours à des importations de TCT. De disposer en stock de la quantité nécessaire à transformer matière première en mesure d'être commercialisée. Il a été également question de partenariat agriculteurs/transformateurs avec la signature de contrat ferme d'achat. Le directeur central auprès du MADRP a fait état de chiffres et de lettres relatifs au lancement de la campagne 2018. Il s'est fermement engagé à procéder au règlement des arriérés de paiement dû aux agriculteurs. Il a fait le pari avec les agriculteurs d'augmenter les capacités de production du CT. Du côté des transformateurs, l'optimisme est de mise. Tant et si bien que l'on parle de besoins nationaux à couvrir de l'ordre de 70.000 tonnes/an de C.T. C'est que, pour l'heure, l'état accorde plus d'intérêt à la tomate industrielle à acquérir auprès des agriculteurs. Ce qui lui aurait financièrement coûté moins s'il avait décidé d'importer du triple concentré de tomate de Chine. Ce qui n'est pas le cas. Il pourrait même décider de mettre un point final aux opérations d'importation et d'ailleurs. Faudrait-il encore créer un observatoire, une association d'agriculteurs producteurs de tomate fraîche, lancer une étude scientifique pour déterminer avec exactitude les capacités du sol et résoudre le problème de l'insuffisance de l'irrigation comme celui qui se pose avec acuité dans la wilaya de Guelma.