Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Bellabes, a invité, hier vendredi, à Zeralda, les élus du parti à faire de leur mieux pour, a-t-il dit, montrer que la gabegie, la bureaucratie et la corruption qui prévalent dans la vie publique ne sont pas une fatalité. «Aujourd'hui, la mauvaise gouvernance des dirigeants exerçant au niveau des plus hautes sphères du pouvoir et de l'Etat, a déteint sur toutes les institutions à tous les niveaux de responsabilité ; elle gangrène tous les secteurs d'activités de la vie économique et sociale du pays», a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux du congrès des élus du parti, à la Mutuelle des matériaux de construction de Zeralda, Mohcine Bellabes a mis en avant la mauvaise gouvernance politique avec les élections systématiquement truquées qui a conduit à la «délégitimation» de toutes les institutions de la République, la soumission de la justice au pouvoir exécutif et, son instrumentalisation au profit de toute sorte de lobbies qui gravitent autour de la gestion de la rente. «Le résultat immédiat de cette dégradation est l'expansion vertigineuse de la corruption avec son corollaire d'injustices qui alimentent le creusement du fossé séparant le citoyen du dirigeant», a observé le président du RCD. Evoquant la crise qui secoue l'Assemblée populaire nationale (APN) autour du maintien ou pas, du président de cette institution élue, qu'il a qualifié de simulacre de contestation, Mohcine Bellabes a estimé que c'est d'abord la constitution et les lois en vigueur qui ont été piétinées par ceux-là mêmes qui les ont promulguées. «Cette tentative de déstabilisation d'une institution de la république conduite par des députés appartenant au FLN, parti présidé par le chef de l'Etat lui-même, et au RND dirigé par le premier ministre est un précédent grave dans la pratique politique des dirigeants officiels», considère-t-il. Cet épisode, a poursuivi Mohcine Bellabes, est l'exemple même d'une gouvernance à la dérive. «Nous avons assisté à une guerre par procuration menée par les premiers responsables du pouvoir exécutif contre le premier responsable du pouvoir législatif en dehors des codifications constitutionnelles clairement établies organisant les fonctions de l'Exécutif et du Législatif», a encore observé le président du RCD. Pour l'intervenant, le message délivré, à cette occasion, à toutes les assemblées élues, peut être ravageur. « Toute assemblée pourra être bloquée si des forces de l'ombre tapies dans les rouages de l'Etat estiment que cette structure ne rentre plus dans leurs visées ou dans leurs plans», soupçonne-t-il.