Sortie ratée pour les Fennecs. L'Algérie, avec Sofiane Feghouli comme capitaine, est passée à côté de sa qualification, bien que celle-ci ne soit pas enterrée. Une défaite qui replonge les Verts à nouveau dans le doute, que les Algériens pensaient éliminer. Ce que le sélectionneur Belmadi réfute. Ce qu'il faudrait retenir de cette rencontre, ce sont ces déchets et ces ratages de la part du compartiment offensif, notamment en seconde mi-temps et ce pour venir à bout des Béninois, habitués à un climat exceptionnel. Que s'est-il passé ? L'architecture de la stratégie n'était pas celle qu'il fallait faire engagée sur le terrain, Belmadi s'est trompé sur ce point. Convaincu de sa stratégie, venir à bout du Bénin et rentrer avec les trois points qualificatifs. Mais tout s'est déroulé pas comme prévu. Un remue-ménage comme celui opéré devant des Ecureuils béninois est fortement remarqué par les experts. Deux visages différents entre celui de Blida et du Cotonou. L'entrée de Guedioura, Ghezzal, Feghouli et Belfodil à la place d'Attal, Taïder, Mahrez, Benzia et Bounedjah, alors titulaires lors du match-aller, est-ce une excellente opération d'attaque ? Le chantier de Belmadi changea de physionomie, On pensait qu'avec un 4-2-3-1 porté vers l'attaque était la meilleure opération pour occuper le terrain notamment en créant le danger par l'intermédiaire de Feghouli, Belfodil et Ghezzal. Mais très mal construites, ou par mauvaise communication, des couloirs se créent laissant ainsi des espaces aux attaquants béninois, qu'ils exploitèrent facilement pour aller porter le danger sur le territoire des Verts et déstabiliser ainsi tout le compartiment défensif. Ce qui fut à l'origine du but surprise inscrit à la 16' sur un magnifique dribble de Sessegnon qui se faufila facilement sous les regards de Bensebaini et Ghezzal pour servir dans l'axe Almeida pour concrétiser. C'est le but qui démolira toute la stratégie de Belmadi. Lequel ne s'y attendait à cette concrétisation surprise qui mettra le feu au plan des Algériens et donner, en même temps, plus de détermination aux Béninois. Les minutes qui suivirent mettaient en lumière la mauvaise cohésion entre les différents compartiments. Des joueurs déstabilisés, écrasés par une domination des Béninois qui terminent la rencontre à dix après l'exclusion de Stéphane Sessegnon à la 55e minute pour des propos déplacés envers l'arbitre. Les 10' supplémentaires, qualifiées de cadeau du ciel, ont été très mal exploitées. On saura par la bouche du sélectionneur, que des joueurs n'avaient pas respecté ses consignes, une remarque contre ceux qui n'avaient pas fourni ce qu'ils devaient produire. Après le 1-0, Belmadi a revu sa stratégie et des changements avaient eu lieu. Mais est-ce trop tard ? Des changements ont été opérés en seconde mi-temps, des améliorations sur le plan de l'organisation offensive apparaissaient, mais ce n'était pas suffisant pour s'imposer, malgré cette frappe de Brahimi qui passe juste à côté des cages (49e) et le tir cadré de Bounedjah. L'Algérie, qualifiée pour la CAN, à la condition de faire un excellent résultat à Alger face à la Gambie. Belmadi : «Une défaite fait toujours mal» Les déclarations de Belmadi à la fin du match laissent apparaître une franche déception : «Une défaite fait toujours mal... On est passé à côté des buts, je suis le seul et unique responsable de cette défaite. Les joueurs ne le sont pas, parce que le choix des joueurs c'est moi. Pour gagner un match en Afrique, il fallait avoir une volonté surdimensionné, il ne suffit pas de le vouloir seulement. C'est une défaite qui fait très mal. On s'est fait surprendre sur une faute défensive, c'est inadmissible de la part d'internationaux... Lors de la première période, nous sommes passés complètement à côté de notre sujet. En deuxième mi-temps, j'ai apporté des changements dans l'objectif de revenir dans le match, mais ça n'a pas marché. Il y a eu des déchets techniques, on manquait de clairvoyance dans le jeu. Il fallait marquer, mais on ne l'a pas fait. Je suis l'unique responsable de cette défaite, les joueurs n'ont rien à voir. C'est une défaite que je prends pour moi», a-t-il ajouté. «En Afrique cela fait deux ans que nous n'avons pas gagné si on ne gagne pas ces matchs, cela veut dire qu'il y a un vrai souci. Le but qu'on avait pris est inadmissible, on ne peut pas se faire avoir comme ça, se faire éliminer comme des débutants alors que nous sommes des internationaux. Après l'expulsion, on n'a pas été plus ambitieux... On a tout fait». Et d'ajouter «on ne peut pas être satisfait d'une défaite, on est venu pour gagner, pas pour perdre... Si on ne gagne pas en Afrique, c'est qu'il y a un gros souci. Vous avez vu que les ballons n'arrivent jamais, après le but, il fallait se battre pour récupérer le ballon, il y a la complicité de tous, le ballon est éloigné par ceux qui étaient sur la ligne de touche, l'agressivité de la part des joueurs adversaires, la provocation, la veille les vestiaires étaient fermés, le stade aussi, une heure pour s'entraîner. Oui cela n'est pas une excuse, mais tout a été fait pour jouer sur le moral, les joueurs avaient le match en tête». Enfin, il termine par dire que des joueurs ont changé de style de jeu alors qu'ils n'avaient pas à le faire, ils n'exploitaient pas les faiblesses de l'adversaire. Cette défaite, dira-t-il, même avec les 10' suplémentaires, le rythme est cassé. Ce match reste une excellente leçon pour nous tous... Pour terminer, il reviendra sur ce qui n'avait pas marché en seconde mi-temps. En première mi-temps on n'a pas été performant. «Oui il y a des joueurs qui n'ont pas tout donné comme cela a été demandé, après je ne vise personne. Ce que vous direz je le comprends, mais encore une fois, que ce soit au niveau offensif, défensif, milieu, il y avait la frappe de Brahimi qui passe juste à côté des cages (49e) et le tir cadré de Bounedjah. L'Algérie reste tout de même qualifiée pour la CAN, 2019 à la condition de faire un excellent résultat à Alger face à la Gambie.»