A la veille de la commémoration de la Journée nationale de la presse, le ministre de la Communication Djamal Kaouane, estime évident que la liberté de la presse en Algérie est une réalité vécue tous les jours par tous, dont les journalistes, soulignant qu'il n'y a aucune contrainte à cette liberté, sinon celle qu'impose la loi. Cela, poursuit-il, sur les ondes de la chaine III de la radio nationale est consacré par la Constitution dans un article qui contient les deux clauses nécessaires à cette dimension : une liberté garantie, assise sur le respect des règles de la déontologie et de l'éthique. Sur ce dernier aspect, il admet qu'il y a régulièrement des dépassements par rapport aux règles communément admises, mais s'agissant des programmes durant le Ramadhan, il fait remarquer que c'est une situation particulière à cause de la lutte féroce entre les chaînes de télévision, qui fait, dit-il, que tous les coups sont permis. En plus de ces violences et ces dépassements qui ont caractérisé les programmes de ces chaînes de télévision durant le Ramadhan, il y avait, fait-il remarquer, un déferlement de publicité qui a accompagné les sketches violents. Le ministre tient à rappeler que la violence n'est pas admise, qu'elle n'est pas un produit journalistique, mais il concède que ces chaînes de télévision sont jeunes, qu'elles manquent certainement d'encadrement et d'expérience. A ce propos, il fait noter au passage qu'aucune chaîne de télévision n'a été constituée par un professionnel, la majorité est issue de la presse écrite. Toutefois, pour le ministre, ce sont des chaînes à contenu algérien, à encourager pour étoffer le paysage audiovisuel national, mais, précise-t-il, cela doit impérativement passer par le respect des règles de déontologie, du cahier des charges comme c'est le cas dans toutes les télévisions du monde. Elles doivent, ajoute-t-il, proscrire tout ce qui est violence, ségrégation, discours haineux, dépassements. Ce sont, explique-t-il, des règles universellement admises. Le ministre a ajouté qu'il appartient à l'Arav (Autorité de régulation de l'Audiovisuel) de faire respecter ces règles, mais, rappelle-t-il, nous sommes dans un Etat de droit et si un téléspectateur algérien se sent touché, il peut saisir la justice. Concernant la régulation, Djamel Kaouane estime que la loi est claire mais au niveau de chaque rédaction, il considère qu'il est entendu qu'aucun journaliste ni responsable d'organe ne doit toléré un article ou une émission qui porte atteinte à la vie privée. Il souligne qu'aucune tutelle n'est exercée sur les médias algériens, cet acquis doit être préservé par les journalistes, dit-il. Revenant sur les dérapages, le ministre a estimé que cette situation nuit à la profession, ajoutant que les journalistes rédigent leurs articles sans aucune censure ou de règles pré-établis, alors qu'ils doivent être convaincus, dit-il, que leur métier est un métier noble qui doit être accompagné d'un minimum de respect de déontologie. Il insiste sur le fait que la liberté d'expression est une réalité, et fait observer que le journaliste pour exercer son métier, se doit d'évoluer dans un environnement adéquat, favorable à l'expression de son métier et de son talent. Djamel Kaouane estime que la dignité de la presse passe par la dignité du journaliste. Vingt années après l'explosion du paysage médiatique national, force est de constater, dit-il, que la floraison de titres ne s'est pas accompagnée de l'amélioration du statut du journaliste. Il ajoute que beaucoup de journalistes ne sont pas payés décemment, ne sont pas déclarés à la sécurité sociale, notamment dans la presse privée, ce qui constitue, explique-t-il, un frein pour l'exercice du métier, car, rappelle-t-il, être journaliste est une vocation, une passion. Il note que les journalistes ont cette singularité de parler et d'écrire sur tout, d'ailleurs, fait-il remarquer au passage, ils éreintent régulièrement le gouvernement, mais ils ne parlent jamais de leurs « petits secrets ». Le ministre de la Communication appelle les patrons de la presse, c'est de leur responsabilité, dit-il, à veiller à ce que leurs journalistes bénéficient d'un minimum de conditions de travail. Concernant le Prix du Président de la République qui est décerné aujourd'hui à l'occasion de la Journée nationale de la presse, il s'est félicité de la forte participation des journalistes à ce concours placé cette année sous le thème du «Vivre ensemble en paix».