Ceux qui s'attendaient à une confrontation frontale et verbale, entre l'écrasante majorité de l'Alliance parlementaire, Bouhadja Saïd, le désormais ex-président de l'APN, et les quelques députés membres de l'opposition présents, hier, dans l'hémicycle ont été dépités, par la limpidité et la simplicité de l'élection à la tête du Parlement de M. Mouad Bouchareb, député de la wilaya de Sétif au titre de la 8ème législature sous la bannière du FLN, issue des élections de 2017. C'est ainsi que M. Bouchareb a été élu à main levée lors d'une séance plénière présidée par le député Hadj Laib en sa qualité de doyen des membres de l'APN, conformément aux textes règlementaires régissant la Chambre basse du Parlement. Les députés ont voté à main levée. Sur l'ensemble des 321 parlementaires présents, y compris les 33 députés qui ont participé au scrutin par procuration, 320 ont voté pour, contre une seule abstention. La bataille juridique n'a donc pas eue lieu entre les protagonistes d'une élection largement controversée par différents intervenants par médias interposés, qui avaient soutenu que le retrait de confiance par la majorité des députés, n'était pas conforme aux lois de la République, et que ce coup de force, que d'aucuns n'ont pas hésité à assimiler à un putsch, nécessitait un recours devant le Conseil constitutionnel. Dans le hall de l'hémicycle, outre les parlementaires de la majorité qui se sont donné un plaisir à justifier devant les caméras la destitution de Saïd Bouhadja, ceux de l'opposition, presque inapparents avaient mis en exergue leurs désapprobations de manière, il faut le dire dispersées, en usant d'argumentaires échappatoires à leur fonction, tels : «Ce qui se passe est une affaire interne au FLN, cela ne nous concerne nullement, vu que nous n'avons pas voté pour Bouhadja». Le nouveau président ainsi plébiscité par une écrasante majorité, s'est engagé comme le rapporte l'APS, à travailler pour la consécration de la culture du partenariat au sein de la Chambre basse et pour l'ancrage des règles de coopération avec le Gouvernement, sur la base de la séparation des pouvoirs. Lors de sa première allocution en tant que président de l'APN en remplacement de M. Saïd Bouhadja, M. Bouchareb «s'est engagé à consacrer la culture de partenariat, d'entente, de construction et de communication permanente avec l'ensemble de la composante afin de hisser le niveau institutionnel de l'Assemblée pour en faire un édifice de démocratie participative et une tribune de défense des intérêts suprêmes de la patrie ainsi qu'à œuvrer pour «l'ancrage des règles de coopération, d'entraide et de complémentarité avec le Gouvernement sur la base de la séparation des pouvoirs et avec le Conseil de la nation et les autres institutions et organes constitutionnels». Affirmant qu'«il sera ouvert à toutes les opinions et propositions à même de parfaire la performance de l'APN et de la rapprocher davantage du citoyen». Pour le nouveau président de l'APN, son élection par les députés «dénote d'une profonde conscience de la nécessité de garantir la continuité de l'Assemblée, de poursuivre la consolidation de la démocratie et de relever les défis du présent de l'avenir». Il a souhaité, dans ce sens, que «ce cautionnement soit un nouveau départ de l'APN pour une meilleure performance parlementaire dans le cadre du respect, du dialogue et de la confrontation par les idées au service de l'intérêt général».