Aussitôt achevé le cérémonial de la passation de consignes entre Mohamed Salamani et Tewfik Mezhoud respectivement ancien et nouveau wali de Annaba, ont été révélées différentes affaires graves dont aurait été l'auteur le premier cité durant son mandat à Annaba. Les révélations ont été faites par des membres de l'exécutif, des élus de l'Assemblée Populaire et des cadres de la Wilaya. Toutes les affaires ayant une consonance de méfaits concordent à dire que le précédent wali est appelé à être mis sur la sellette prochainement. Durant quatorze mois, il avait donné l'impression à ceux qui le suivaient lors de ses visites de terrain à Annaba, qu'il travaillait pour la collectivité. C'est-à-dire à consolider les atouts existants dans différents secteurs d'activités à même de relancer sérieusement le développement. Tout indique que Mohamed Salamani, le précédent wali, a totalement dévié. Et pourtant l'image qu'il donnait à ceux qui l'entouraient l était autre. Elle n'était pas à la mesure des centaines de milliards de dinars mis à sa disposition par le trésor public pour la matérialisation des projets socio économiques. L'image n'était pas aussi ce qu'elle aurait dû être, au vu de l'important patrimoine foncier propriété du domaine public local. A elle seule, la plateforme de Aïn Sayed dans la commune de Aïn Berda disposait de 340 hectares en surfaces nues. Cette plateforme a servi à des opérations spéculatives. Tout autant que les locaux commerciaux et les hangars récupérés (Coopérative Lalaymia des domaines de l'état) livrés depuis des années à l'abandon. Ils ont atterri dans l'escarcelle des faux investisseurs. C'est ce qu'ont dénoncé des élus de l'APW, des membres de l'exécutif et de nombreux cadres. Ils ont saisi l'opportunité que leur offrait la teneur du discours du président de la république prononcé à la faveur de la célébration de la journée de la presse nationale. C'était ce dernier lundi 22 octobre où le président de la république Abdelaziz Bouteflika a précisé que : “le fait de souligner les insuffisances existantes à travers notre vaste pays ou les dérives enregistrées ici et là, est une contribution précieuse au redressement de la situation et au renforcement de l'État de droit”. Aussitôt dit, aussitôt fait à Annaba où les contacts des cadres responsables de la wilaya avec les représentants de la presse se sont multipliés. S'en en est suivi des révélations sur des faits d'une extrême gravité. Ils imposent le déclenchement d'une enquête judiciaire pour déterminer avec exactitude les facteurs à l'origine des blocages volontaires rencontrés par les vrais investisseurs quant à investir à Aïn Sayad. Là où les investissements envisagés devaient permettre la création de 30000 emplois dans différents secteurs d'activités. Tout avait été préparé pour la matérialisation des projets. La wilaya avait même engagé une enveloppe financière de 160 millions DA pour la réalisation d'une route. A ce blocage inexplicable s'ajoute le flou entourant l'attribution à un individu qui serait un proche parent du précédent wali, d'une importante surface foncière à Avenue de l'ALN. Tout autant que l'attribution d'un marché public portant sur la réalisation d'une grosse conduite hydraulique, de faux travaux de réhabilitation d'établissements scolaires du primaire, et la réalisation de plusieurs stades de proximité gazonnés. Et comme si cela ne suffisait pas, quelques minutes avant sa fin de mission dans la wilaya d'Annaba et en contradiction avec les traditions protocolaires, Mohamed Salamani s'est octroyé le droit de signer plusieurs dizaines de décisions d'attribution de logements sociaux à des jeunes femmes. Aujourd'hui l'on a compris pourquoi, à chacune de ses visites dur le terrain, le précédent wali sa faisait accompagner par le secrétaire général de la wilaya. C'était ce dernier qui paraissait diriger toutes les opérations. C'était en sa compagnie que Mohamed Salamani recevait dans son cabinet de biens douteux investisseurs. Ces derniers occupent la plus grande partie des lots de terrains à Aïn Sayad. Au même moment, des dizaines de vrais investisseurs étaient systématiquement recalés parce que ne respectant pas les critères imposés par l'ancien wali. Même les élus de l'une ou de l'autre chambre étaient voués à prendre leur mal en patience pour prétendre être reçus en audience et éventuellement soumettre les doléances des populations des 12 communes. L'on ne peut passer sous silence le dépeçage entre copains et coquins des 340 hectares censés être destinés aux investissements. Cette situation de cupidité qui caractérise les détenteurs de l'autorité de l'état à Annaba depuis des années avait pris de l'ampleur sous la gestion de Salamani. Il semble qu'il ait enfreint la loi dans différents et nombreux secteurs. La lecture d'un dossier entre les mains de la DUAC Annaba pourrait servir de point de départ pour une enquête judiciaire sur la gestion de la wilaya de Annaba de juillet 2017 à octobre 2018. Bien qu'il ait refusé d'aborder la question des graves problèmes créés par son prédécesseurs, l'actuel wali ne peut en aucun cas démentir la réalité du terrain. Elle est matérialisée dans les méfaits commis par Mohamed Salamani.