C'est bien beau de faire l'effort de tenter de démontrer que la santé de notre football s'améliore, que le mal qui colle comme une glue à notre sport disparaîtrait avec les tentatives de changements... qui n'arrivent toujours pas. Encore faut-il, en vue de cerner au mieux ce fléau, être en mesure d'identifier ceux qui sont derrière, d'en déterminer le profil et d'expliquer à toute la nation comment est géré le football national. A l'ouest du pays, un ex-international ayant connu Rachid Makhloufi, Arribi, Rouai, Bentifour et Kermali, était ce jour assis tout prêt de son immeuble, feuilletant un journal sport, il nous dira «vous remarquerez que je feuillette mais je ne lis pas. Les traces du bon football ont été effacées par des hommes qui ont laissé ce football national emporté par ceux qui n'ont rien à voir avec cette discipline... Je pleure lorsque je vois de quelle manière on éteint cette flamme qui a tant donné au pays... Je pleure lorsque des entraîneurs ne sont plus des éducateurs, que les arbitres ne jugent plus par conscience, que les joueurs ne jouent souvent pas pour le maillot qu'ils endossent, que les gestionnaires de ce foot préfèrent s'identifier aux grands hommes des grandes nations alors qu'ils n'ont pas la carrure, oubliant leur principaux objectifs. Notre football est saccagé.» Qu'en est-il réellement ? Les réactions se suivent et se complètent. On notera le pessimisme qui se dégage après les déclarations et les discours de quelques gestionnaires, qui annoncent des changements tant dans la lutte contre la violence ou encore dans la lutte contre la corruption, mieux encore mettre de l'ordre dans le désordre qui caractérise le fonctionnement de la commission fédérale d'arbitrage et enfin s'engager à respecter les règles élémentaires de cette discipline tout en veillant à ce que la programmation des rencontres de foot ne devienne pas un jeu de hasard, d'amis ou de copains. Mais hélas en bout de course, rien de cela, les fusibles sautent et l'éclairage attendu ne se manifeste pas. Les présidents des clubs élèvent la voix, menacent de décrocher et mettent le football en pilotage manuel. Les fautes d'arbitrages s'accélèrent, crachent du feu sur les stades. Après les dossiers du CRB, l'USMAn, l'USMH, MCA, l'ESS, c'est autour de la JSK d'entrer en scène, via son président. Elle menace, tout simplement, de se retirer du championnat national. Du jamais vu. Une Ligue de football professionnel montrée du doigt par la majorité des présidents des clubs qui sont appelés à se réunir ce mardi pour dénoncer ce qui perturbe le championnat. Le président de la JSK proposerait à ses collègues une motion pour destituer le président Meddouar. Il ne mâche pas ses mots «je viens d'apprendre que la ligue a décidé de reprogrammer nos rencontres face à l'USMA et au NAHD. D'abord, l'USMA le mardi et le NAHD un dimanche. Eh bien, sachez une chose, si on nous fait jouer mardi, la JSK va tout bonnement se retirer. Mabrouk les trois points d'avance à l'USMA. D'abord, il y a eu le report du match face au CSC 24 heures avant son déroulement, puis il a été reporté au 19 novembre. Maintenant, on nous change une nouvelle fois la programmation. Pour nous, c'est clair, c'est du sabotage pur et simple. Qui ciblerait-on au fait ?» et d'ajouter «je comprends mieux maintenant. Je salue Hamar pour ses prises de décision et ses sorties. On voulait aider mais, apparemment, ils ne veulent pas que la JSK revienne sur le devant de la scène. C'est devenu un championnat taïwan. A la JSK, on pratique le football, on a un staff professionnel mais eux, ils ne veulent pas apprendre de leurs erreurs. C'est un championnat qui prend des proportions politiques mais je ne vais pas me taire. Si on dérange, qu'on nous le dise.» L'autre déclaration plus violente : «Je l'ai dit, je ne vais pas me taire. Mon équipe est attaquée, je me dois de la protéger. J'ai des dossiers, s'il faut aller à la FIFA, je le ferai et j'ai tout ce qu'il faut avec moi. Je ne joue pas mardi et je ne jouerai certainement pas mardi.» Cette montée au créneau répond à une perturbation du programme de rencontres. «Les parasites empestant le football, ils contribuent à dénaturer le sport, à le vider de son sens en l'infectant de comportements irresponsables». Enfin, qu'on me donne une raison valable pour ce décalage. Après, on reçoit le NAHD dimanche pour on ne sait quelle raison. Apparemment, le renouveau de la JSK dérange. Je ne vais pas me laisser faire, je ne me tairai pas». Un volcan en ébullition, le sera-t-il pour longtemps ?