En marge de la visite effectuée au projet de l'entreprise Cévital à Charleville-Mézières, le président français s'est exprimé au sujet des relations algéro-françaises, notamment le dossier des visas. « J'ai donné des instructions aux consulats de France en Algérie pour plus de flexibilité en ce qui concerne l'octroi des visas aux Algériens», a-t-il indiqué. Le Président Français Emmanuel Macron a visité hier le projet d'investissement situé à Charleville-Mézières en France appartenant à un homme d'affaires algérien. Sur place, le chef d'Etat français a rencontré M. Issad Rabrab le P-dg de Cévital et plusieurs cadres de cette entreprise. Les autorités françaises ont indiqué que la visite du chef de l'Etat à cette usine démontre l'intérêt consacré à des projets menés de la part de groupes étrangers, incluant des technologies liées à la transition écologique et créatrices d'emplois. Ce projet de 15 ha dont les investissements sont estimés aux environs de 250 millions d'euros devrait assurer plusieurs centaines d'emploi, a-t-on appris. «C'est un beau projet qui a vocation à créer, à court terme, des centaines d'emplois», a commenté l'Elysée, en précisant que l'État travaillait «depuis plusieurs mois avec Cevital. Pour les dirigeants français, l'installation de ce projet est également un investissement «emblématique de la proximité économique entre la France et l'Algérie», pays dont Cevital est le premier groupe privé. Les journalistes algériens présents sur les lieux ont profité de cette occasion pour poser des questions au président français, notamment sur le dossier épineux de la libre circulation des personnes et de l'octroi des visas. A ce sujet, le chef de l'Etat français a indiqué que les autorités de son pays travaillent sur ce dossier en collaboration avec leurs homologues algériennes. «Vous savez très bien qu'il y a trop de circulation illégale et que c'est tout a fait logique que des contraintes se posent en matière de la délivrance de ces titres de voyages», a-t-il fait savoir. Le président français n'a pas manqué d'ajouter à ce sujet qu'il avait donné des instructions aux consulats français en Algérie pour plus de souplesse dans l'octroi des visas, a-t-il indiqué. Dans ce contexte le président français a expliqué qu'il avait également donné des instructions aux consulats de son pays en Algérie afin qu'il n'y aurait pas de rejet de visas pour les journalistes, écrivains, hommes politiques et pour les intellectuels. Au cours de son entretien avec les journalistes, le Président Emmanuel Macron a fait savoir qu'il se rendrait bientôt en Algérie. Si le président français parle de flexibilité, souplesse et facilitation de l'octroi des visas, sur le terrain la situation est toute autre. Des mesures de l'octroi des visas Schengen à des catégories de professionnels ont été décidées par l'ambassade de France en Algérie par le biais d'un texte officiel établi en 2011. Ces mesures ont fait l'objet d'annulation, provoquant le mécontentement des concernées. Avant l'annulation de ce texte, les consulats de France en Algérie ont facilité les visas pour les membres des professions et de leurs familles à savoir journalistes, médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, avocats, architectes. Ces mesures ont été annulées pour des raisons qui restent inconnues. Dans une déclaration à ce sujet, l'ambassadeur de France a justifié cette décision en évoquant que certains fonctionnaires auraient profité du «Visa touristique» pour aller se soigner et sans pour autant payer leurs factures. Les médecins, journalistes, avocats avec qui nous nous sommes entretenus trouvent que par l'annulation de ces mesures que cet état de fait est considéré comme une «Sanction collective». Nos interlocuteurs ont fait savoir que dans le cas où certaines personnes de cette catégorie auraient failli à leur devoir, visant à respecter les closes du visa, ils devraient faire l'objet de poursuites, de restriction ou annulation de visas mais à titre individuel et non pas collectif, ont-il conclu. En somme, il faut attendre les jours à venir pour voir si toutefois les instructions de M. Macron en matière de circulations de personnes ont été mises en application par les représentations diplomatiques françaises en Algérie.