La rencontre, Cnas – Médecins Prescripteurs organisée ce dernier jeudi à la faculté de médecine d'Annaba par la Caisse Nationale d'Assurances Sociales (CNAS) sous le thème «agissons en parfaite synergie pour un partenariat durable», est importante. Regroupant les représentants des wilayas de Annaba, Skikda, Tarf, Guelma et Souk-Ahras, elle intervient juste après celle de Tizi-Ouzou et précède beaucoup d'autres de différentes régions du pays. Les recommandations proposées par les quelques 250 participants majoritairement issus des structures du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, du ministère de la Santé, de la Population et des reformes hospitalières et le ministère de la Solidarité nationale engagent le bien-être physique des Algériens. Cette rencontre a permis aux acteurs présents de s'informer sur les éclairages liés à la manière avec laquelle sont traités les volets Cnas-souscripteurs, deux composantes essentielles de la protection sociale allant dans le sens du renforcement du Capital Humain. «En termes de protection sociale, notre pays ne fait pas de distinction entre pauvres et riches. Le contraire serait parfaitement illogique puisque notre assurance se fonde sur le principe de l'égalité et de l'entraide. Pour ce qui est de l'établissement des prescriptions médicales, chaque praticien doit assumer ses responsabilités», a estimé Tewfik Mezhoud, wali de Annaba dans son discours d'ouverture de la manifestation. C'est ce qu'avait abordé le directeur général adjoint Mahieddine Ouagnouni. Ce dernier a souligné que la journée s'inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique avec les professionnels de santé. Elle a pour but de réguler les dépenses, de prendre en charge l'assuré social de façon optimale et aux meilleurs coûts et assurer la pérennité du système algérien de sécurité sociale aux générations futures. De là à dire que ce type de rencontre prépare une réforme du système de couverture sociale, il n'y a qu'un pas que plusieurs praticiens publics et privés interrogés ont franchi. «Pour ce faire, l'implication de tous les acteurs du système d'assurance maladie dans la recherche d'une synergie est incontournable. Les règles doivent être bien assimilées par chacun des concernés. La gestion d'un tel système exige rigueur et vigilance face aux tentatives de fraudes et les souscriptions médicales de complaisance», a indiqué Dr Matari directeur du contrôle médical à la CNAS. Il a exprimé son étonnement de voir des praticiens établir des prescriptions de 8 à 25 médicaments sur une seule et unique ordonnance. «Comment peut-on établir une ordonnance de 8 à 25 lignes dont celles pour bébés comportant des médicaments inappropriés et d'autres associations médicamenteuses contre-indiquées. Il faut savoir que pour la seule année 2017, il a été établi 115.000 prescriptions de 11 lignes chacune», s'est interrogé ce responsable. Le même gestionnaire a indiqué que 73% des prescriptions médicales ont atteint plus de 194 milliards DA en 2017. Elles étaient de 148 milliards DA en 2013. Elle pourrait atteindre 265 milliards DA en 2022. Il a par, ailleurs, révélé que la CNAS dispose de 49 agences, 600 structures, 2.500 collaborateurs, 190 clinique hémodialyse, 19 cliniques de cardiologie, 11.000 officines pharmaceutiques. Il s'agissait de la suite logique à l'intervention du Dr Ouagnouni qui s'est attardé sur la complémentarité de tout le système indispensable à mettre au service de l'assuré social. Sur, aussi du rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des maladies chroniques abordé par le Dr Hani vice-présidente de la Société Algérienne de Médecine Générale de la région Est. Cette praticienne n'a rien dit par contre, sur cette tendance exagérée des généralistes et autres spécialistes à imposer à la première consultation des patients le recours à de longues listes d'analyses médicales et de radiologie. La prise en charge de l'HTA, le diabète de type 2, anti-inflammatoires non stéroïdiens, la responsabilité médicale, la prévention du BPCO et mieux prescrite ont été attentivement suivis . Il y avait de quoi quand on sait que les 250 participants en provenance des 5 wilayas de l'Est entre cadres CNAS les praticiens devaient proposer des recommandations. Celles-ci doivent porter sur une meilleure prise en charge en termes de soins de santé en faveur de l'assuré social et ses ayants-droit. Ce qui n'a pas empêché la direction générale de la CNAS de lancer ce qui s'apparente à une mise en garde lorsqu'elle précise sur son document de travail : «Le contrôle médical de la Cnas est en relation directe, à travers les praticiens conseils, avec les médecins prescripteurs en matière de contrôle des conditions de remboursement des traitements dispensés aux malades assurés sociaux et leurs ayants-droit».