Les travaux de la Conférence internationale de Palerme sur la Libye, organisée par l'Italie en collaboration avec la mission d'appui des Nations unies en Libye, qui ont débuté hier dans la ville de Palerme (sud de l'Italie), ont été précédés d'une réunion des chefs d'Etat et Premiers ministres des pays voisins de la Libye. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pris part à cette réunion restreinte qu'a présidée le Président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte. Y ont également pris part : le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, le président égyptien, Abdelfettah Al-Sissi, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, et, du côté libyen, le président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sarraj, le commandant en chef des forces armées, Khalifa Hafter, en présence du Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, et du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Les participants ont écouté l'intervention de Ghassane Salamé qui leur a rappelé les points saillants de ses propositions faites au Conseil de Sécurité, le 8 novembre dernier, en vue d'une sortie de crise en Libye. De son côté, Ahmed Ouyahia, cité par l'APS, a fait part de la «grande préoccupation» de l'Algérie quant à la situation en Libye et de l'intérêt qu'elle porte au règlement de la crise, en raison «non seulement de l'histoire et du destin communs qui lient l'Algérie et la Libye, mais également des répercussions de cette crise sur les pays voisins, parmi lesquels l'Algérie, et sur l'ensemble de la sous-région». Le Premier ministre a rappelé les efforts entrepris par l'Algérie pour «accompagner les Libyens dans le cadre du processus politique et son message constant pour la paix et ce, dans l'esprit qui a toujours caractérisé l'approche algérienne fondée sur le triptyque : non-ingérence, équidistance et appropriation». Il a indiqué que la solution à la crise libyenne «doit émaner des acteurs libyens qui doivent s'approprier eux-mêmes le processus politique dans leur pays. Tout comme la volonté des Libyens doit être respectée afin qu'ils puissent eux-mêmes choisir leurs dirigeants et leur devenir». Il a, par ailleurs, mis l'accent sur le caractère de la solution à la crise libyenne qui doit être politique, comme il a réitéré par la même occasion «le rejet de toute intervention militaire en Libye qui ne fera que compliquer et aggraver la situation actuelle». Il a également insisté sur la nécessité pour toute solution recherchée de «préserver l'unité du peuple libyen et l'intégrité de son territoire». Pour ce faire, cette solution «doit être fondée sur le dialogue inclusif et la réconciliation nationale». Il a également souligné que «les interférences étrangères dans la crise libyenne entretiennent la division entre les acteurs libyens et éloignent les perspectives de la solution politique tant attendue». Ahmed Ouyahia a fait également un exposé sur l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale et du «Vivre ensemble». Rappelant la lutte algérienne contre le terrorisme durant la tragédie nationale, il a souligné que «l'Algérie, qui a vécu une décennie terrible, a pu se relever grâce aux politiques de Concorde civile et de Réconciliation nationale, menées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Grâce à ces politiques, a poursuivi le Premier ministre, «nous avons, enfin, découvert une chose, c'est qu'il nous fallait du courage politique pour nous rendre compte que nous pouvons tous vivre ensemble, gérer notre avenir et gérer nos ambitions politiques. C'est ce que nous espérons pour nos frères libyens». Quant aux travaux de la Conférence, ils ont commencé hier, à huis clos, en présence d'Ahmed Ouyahia, représentant du Président Bouteflika, de Ghassan Salamé et, pour la Libye, du président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sarraj, du président de la chambre des représentants, Aguila Saleh et du président du Haut Conseil d'Etat, Khaled Al Mechri, ainsi que les représentants des pays voisins, à l'instar de la Tunisie, de l'Egypte, du Niger et du Tchad. Ahmed Ouyahia, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la Conférence sur la Libye, est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.