Les Algériens se sont remis à enfanter comme dans les années 30, ces temps écœurants où le taux de mortalité infantile était très élevé, et pendant lesquels faute de politique de santé publique, l'espérance de vie était dépendante de divers aléas, tels que les pandémies, la famine, sinon les risques de guerres. L'autre facteur favorisant la procréation était strictement de conception sociétale, consistant à assurer les moyens de subsistances de la famille, la force de travail, et la prise en charge des jours vieillissants des chef de famille. Aujourd'hui, avec ces temps d'incertitude économique, de restrictions budgétaires, de chertés de la vie , de taxations tout azimuts de presque tous les produits, de limitation des matières premières, de chômage endémique, de crises toujours recommencées de logement, de surcharge des classes d'école, de pléthore de cadres universitaires qui n'ont que peu de chance, de mettre en valeur leur savoir, nos compatriotes comme dans les années sombres continuent à assurer la perpétuation de leurs génomes, en nombre toujours croissant. Faire des enfants, c'est bien, mais encore faut-il pouvoir les élever décemment, en pourvoyant à leurs besoins sans discontinuer jusqu'à ce qu'ils puissent voler par leurs propres ailes. Faire des enfants pour les sous ou les mal alimenter, les jeter à rue pour qu'elle se charge de leur «éducation», est devenue une malheureuse constante, dont les répercussions peuvent être dramatiques. La perturbation du trafic ferroviaire consécutive à la protestation déclenchée par les techniciens de la Société nationale des transports ferroviaires, en réaction aux jets de pierre qui sont devenus le lot quotidien des cheminots et voyageurs risquant d'être gravement blessés. Selon un communiqué de la SNTF, il y a eu 1.378 cas de projectiles lancés sur les trains. 1.378 mésaventures ont été répertoriés depuis 2013 jusqu'à septembre dernier, et aucune solution n'a été trouvé par les autorités pour endiguer cet épiphénomène qui se trouve être aujourd'hui à l'origine du débrayage des techniciens de la Société des transports ferroviaire. Des centaines de milliers d'usagers de ces trains sont de ces faits d'apprentis voyous pénalisés, bien obligés de se tourner vers les transports routiers pour vaquer à leurs obligations. Outre les pertes occasionnés à la SNTF en termes de manque à gagner, il y a les dégradations des voitures, souvent neuves dont s'est équipée l'entreprise qui déclare que la seule facture de févier à septembre de l'année en cours, relative à la réparation des vitres, a coûté 26 millions de dinars, nonobstant les dommages physiques subis aux 163 voyageurs et agents cheminots. Ces actes de vandalisme de surcroît gratuit, choque les consciences, d'autant que ces agissements sont devenus des soucis quotidiens pour continuer à assurer un service public. Cet arrêt de travail, consécutif à un jet de pierre qui touché au visage, ces jours derniers un employé, n'interpelle pas seulement les autorités chargées de l'ordre public, également les parents qui ne savent pas, ou font mine de ne pas savoir ce que leurs garnements font comme bêtises sous les influences négatives de la rue. Un foyer où il y a une importante progéniture, ne peut assurer une éducation civique convenable, où la morale est maîtresse du savoir-vivre ensemble en société. Lorsqu'on a une population résidente totale en Algérie de 42 millions d'habitants, majoritairement entassée dans les pôles urbains, avec des prévisions à court terme de franchir la barre des 80 millions, avec un accroissement naturel de 900 000 naissances par an, il y a tout lieu face à tant d'incivisme grandissant, d'être pour le moins angoissé.