Quand on parle du Vieux Continent, on parle d'un continent en mouvement. L'Afrique a toujours été le continent de la migration. Aujourd'hui, ce continent veut trouver une approche africaine pour lutter contre le flux migratoire, ne plus entendre parler des personnes mortes dans les océans à la quête d'un monde meilleur. Les travaux de la 2ème Conférence internationale des organisations africaines membres de l'Ecosoc qui se tiennent depuis, lundi à Alger au Centre international des Congrès, ont été marqués par des ateliers de débats où des représentants de société civile africaine, présidents d'ONG essayent de trouver une approche africaine pour lutter contre la migration. Plus de 300 participants de plusieurs pays africains prennent part aux travaux de cette conférence. Les intervenants aux ateliers se sont tous mis d'accord que l'Afrique doit trouver ses solutions seules. L'Afrique doit aussi mettre à bord un climat très favorable pour que «ses jeunes ne quittent pas leurs pays». Pour le président du Parlement africain de la société civile, «il est nécessaire de mobiliser 50 millions d'euros entre 2019-2050 pour la création d'un climat favorables pour les jeunes». Dans ce cadre, il a appelé «les autorités algériennes à nous aider à accélérer ce mécanisme de fonds pour l'Afrique». Il a tenu à préciser que «depuis dix ans, nous appelons nos dirigeants africains à la création d'une richesse avec une coopération sud-sud», a-t-il dit, en confirmant que «l'Afrique est un continent très riche». S'adressant aux participants, il a expliqué que «notre responsabilité de leaders de la société civile du continent consiste à proposer des réponses aux principaux défis de la société». Il a continué son discours, mettant les points sur les «i» concernant l'action. «Le temps du diagnostic est passé, le temps doit être à l'action», a-t-il souligné, ajoutant que son association «s'engage officiellement aux côtés de l'Algérie, de nos Etats et de l'Union africaine pour trouver une issue durable à cette crise». Dans le sens que «l'issue pour la crise migratoire est loin d'être la multiplication de centres de rétention de migrants clandestins comme proposés par l'Union européenne». Pour le président du Comité d'organisation Ciome-ONU 2018, Ali Sahel, «les approches qui ont prévalues à ce jour dans le traitement de l'épineuse question de la migration irrégulière, ont démontré leurs limités parce qu'elles privilégient de s'attaquer aux conséquences, occultant les véritables causes de ce phénomène». Selon lui, «cette conférence d'Alger est la tribune et l'occasion pour définir une stratégie commune, les rôles et les responsabilités des organisations de la société civile africaine face à la crise migratoire et de définir un cadre de partenariat OSC-Public-Privé pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, l'agenda 2063 de l'Union africaine, la stratégie des HIS de la BAD en vue d'une industrialisation inclusive et durable de l'Afrique et une meilleure insertion professionnelle des jeunes». Il a détaillé que «les conclusions et recommandations de notre conférence, seront versées aux travaux des assises du Forum mondial sur la migration et le développement ainsi qu'à la Conférence internationale sur la migration 2018 organisé par l'ONU en décembre 2018 au Maroc». Ainsi, il a précisé que «la société civile africaine est consciente de la dimension nouvelle de ses responsabilités dans le processus de transformation, de redressement de développement socio-économique et de démocratisation de l'Afrique, dans la paix, l'harmonie, la concorde loin de toute forme de violence». Par ailleurs, le même responsable a confirmé que son institution «réaffirme et manifeste son attachement à l'Union africaine qui vient d'achever à Addis-Abeba les travaux de son Sommet extraordinaire». Ainsi, il a ajouté que «l'Union africaine est l'incarnation de notre idéal unitaire, le socle de nos solidarités et le cadre privilégié de notre action collective».