Les années se suivent et se synchronisent comme par effets magiques, pour perpétuer certaines pratiques populaires, censés agencer les fêtes. Normal, s'il n'y eu comme amalgame aux traditions de cette veillée religieuse, des invasions dans les façonnages festifs complètement dérangeantes, voire dangereuses pour la quiétude publique, et plus singulièrement en termes de protection de l'enfance. Ainsi, en est-il des célébrations du Mawlid Ennabaoui par les familles algériennes qui, pour ne pas déroger aux règles coutumières, se sont dépêchées de faire leurs emplettes pour confectionner le dîner à base de volaille. Considérée comme fête familiale, les convives pouvaient, en récitant des chants religieux, par intermittence siroter du thé à la menthe, tout en dégustant des friandises clairsemées, et des fruits secs, tout le temps que durerait la veillée. L'humilité et l'évocation religieuse dans la célébration du Mawlid Ennabaoui était un des critères de cet anniversaire. Pas de faste, ni d'éclats particuliers ne caractérisaient traditionnellement la commémoration de cet important événement, mis à part la présence des bougies ou cierges que la maîtresse de maison dispatchera un peu partout dans son logis. Depuis deux décennies, la fête du Mawlid Ennabaoui s'est faite submergée par l'omniprésence des pétards, à tel point, qu'il est devenu dangereux de circuler en ville. Outre les nombres très élevés de décibels, jusqu'à une heure très tardive de la nuit, et parfois jusqu'à l'aube, l'impact des produits pyrotechniques à forte détonation, et les bombes faiseuses de feux d'artifice est devenu perturbant, et souvent dangereux, non seulement pour leurs utilisateurs, mais pareillement pour les citoyens, pourtant officiellement bombes et fumigènes restent absolument interdits à l'importation. Cette année n'a pas dérogé à la règle avec ses lots d'accidents survenus pendant la célébration de cette fête religieuse. L'Agence officielle de presse révèle que treize incendies ont été enregistrés à travers le pays, dont neuf à Alger, suite à l'utilisation de produits pyrotechniques, ces chiffres ne concerne qu'un bilan provisoire rendu public par les services de la Protection civile, dont les éléments restés en permanence sur le pied de guerre, «sont intervenus pour l'extinction de 13 incendies d'arbres, palmiers, broussailles ainsi que d'habitations, notamment à Alger qui a enregistré neuf incendies à Bordj El Bahri, les Eucalyptus, Kouba, Baraki, El Maqaria, El Achour, Bab El Oued, Bordj El Kiffan et Rouiba. Selon le même bilan, deux incendies ont été enregistrés dans la wilaya de Guelma et deux autres à Blida impliquant un bus et un véhicule. Cette année en raison de la limitation à l'importation d'un nombre élevé de produits superflus par le ministère du Commerce, puis des contrôles informatisés imposés par les Douanes algériennes, notamment au port d'Alger, habituellement lieu de débarquement privilégié des produits pyrotechniques, d'aucuns pensaient que nous allions passer une fête sans boucan, sans incidents, où la spiritualité de l'événement évincerait les fioritures en contradiction avec nos traditions culturelles.