Le marché pétrolier n'est pas encore totalement équilibré et nécessite pour cela d'autres actions communes. Les pays membres de l'Opep et les pays non-membres de l'Opep, vont, par conséquent, signer, dans trois mois, un accord général de coopération, en Arabie saoudite pour qu'ils puissent travailler ensemble et renforcer cet équilibre. Le ministre de l'Energie des Emirats Arabes Unis et l'actuel président de l'Opep, Suhail al-Mazrouei, a annoncé avant-hier à Abou Dhabi qu'à «la fin du mois de mars, le document sera prêt et signé», et ce, lors d'un événement à Abou Dhabi sur l'accord de coopération, qui consistera en un forum avec de fréquentes réunions pour travailler ensemble à la réalisation d'un équilibre du marché. Pour rappel, un accord a été signé vendredi dernier à Vienne par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays producteurs non Opep, à leur tête la Russie, dans lequel ils ont annoncé qu'ils réduiraient l'offre de pétrole de 1,2 million de barils par jour. Il convient de préciser que ces nouvelles baisses de production entrent en vigueur en janvier 2019. Les quatorze pays de l'Opep ont accepté de réduire leur production de 800.000 barils par jour, tandis que les non-membres réduiraient leurs productions de 400.000 barils par jour. Ils vont décider de prolonger cet accord après six mois, a annoncé al-Mazrouei. Cet accord a redonné des couleurs aux cours du pétrole et a permis de donner un signal quelque peu rassurant aux investisseurs, au moment où les cours pétroliers cumulaient une perte de 30% en l'espace d'à peine deux mois, sous l'effet notamment de l'excédent de l'offre sur le marché. La réduction, correspondant à un peu plus de 1% de la production mondiale, est destinée à rééquilibrer le marché et à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30% en deux mois dans un contexte de surproduction chronique. Après une semaine difficile, au rythme des négociations délicates entre les producteurs, le prix du baril de Brent pour livraison en février s'est redressé, prenant 1,61 dollar, ou 2,68%, pour clôturer à 61,67 dollars. Le WTI américain pour livraison en janvier s'est apprécié, pour sa part, de 1,12 dollar, ou 2,18%, pour finir à 52,61 dollars. La baisse «devrait aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt», a salué le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, à Vienne, dont le pays est le deuxième producteur mondial, reconnaissant que les discussions avaient été «complexes». Il aura fallu deux jours de réunions officielles aux différents poids lourds pour accorder leurs violons au sein de cette alliance nouée en 2016 entre l'Opep et dix autres producteurs, dont la Russie qui est de loin le plus important. Les pourparlers butaient sur la répartition des quotas de baisse, chaque producteur réclamant des efforts à ses partenaires. La Russie estimait qu'il lui était «difficile» de réduire son offre en plein hiver compte-tenu des besoins du pays à cette période. Les analystes du cabinet de consultants Wood MacKenzie ont estimé que «une telle baisse de la production va resserrer l'équilibre du marché pétrolier à partir du troisième trimestre de 2019». Ajoutant que «la baisse était nécessaire pour stabiliser les prix». Il est important de souligner que les prix du pétrole ont connu un léger redressement hier en cours d'échanges européens, mais restaient proches de leur niveau de la semaine dernière, avant que l'accord de l'Opep et ses partenaires n'ait permis aux cours de bondir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 60,43 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour janvier gagnait 45 cents à 51,45 dollars. «L'élan apporté aux prix par les coupes dans la production de l'Opep et de ses partenaires a fait long feu, le Brent et le WTI s'échangeant à des niveaux proches de leurs plus bas d'avant la réunion», a commenté Craig Erlam, analyste.