Il n'y a pas de quoi s'alarmer comme l'a fait M. Guitouni, ministre de l'Energie devant les parlementaires, en leur déclarant que dans deux ou trois ans, «l'Algérie ne pourra plus exporter de gaz naturel, ce qui suppose qu'il faut nous attendre à nous passer des recettes à l'exportation de 50 milliards de mètres cubes, par an, à l'entame de l'année 2021 ou de 2022 des périodes singulièrement délicates, où les prix du gaz naturel vont chuter sur le marché mondial, au motif que la demande ira en décroissant, avec l'entrée en concurrence progressive, mais réelle des énergies renouvelables, pour la fabrication de l'électricité, ce à quoi se préparent les pays clients». Selon les thèses du ministre, l'éventualité de freiner les exportations est motivée par une production nationale de gaz naturel en hausse, pour couvrir les besoins en électricité du pays. Notre consommation locale s'élèverait d'après Guitouni à 50 milliards de mètres cubes, dont convertis en propane, auxquels il faut rajouter 50 milliards de mètres cubes pour honorer les exportations ; selon le ministre, le rythme de la natalité ne cessant de croître, avec l'augmentation de la consommation, à ce rythme les exportations seront compromises, d'où la nécessité de trouver des énergies de remplacement, telles les énergies renouvelables, autrement en investissant dans l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, pareillement en sondant les autres possibilités des ressources énergétiques alternatives, fort nombreuses d'ailleurs. La question qui reste posée, est incontestablement pourquoi M. Guitouni s'inquiète autant de l'épuisement de nos réserves du gaz naturel, à courte échéance, alors que des contrats sont signés avec des partenaires étrangers, pour leur fournir du gaz conventionnel au-delà des deux ou trois retenus comme date-boutoir de l'arrêt des exportations. Mathématiquement, il n'y a pas lieu de s'effrayer, sur le tarissement de nos réserves de gaz naturel. L'Algérie est classé dans le top 10 des pays qui ont des réserves de gaz prouvées, avec 12,6% des réserves mondiales prouvées, et possède de surcroît des potentialités énormes, en considération des surfaces non-explorées du pays, au nord comme au Sahara, et le long de ses 1.200 kilomètres de côtes maritimes. Nos réserves sont gigantesques d'après les publications de Sonatrach et des institutions étrangères spécialisées dans la gestion des ressources énergétiques. Nos réserves prouvées en gaz naturel étaient de l'ordre 4.502.000.000.000 de mètres cubes en 2012, ce qui nous donne s'il n'y a pas de nouvelles découvertes de gisements, une liberté d'exploitation et d'exportation pour une durée de 45 ans encore, au rythme actuel de production. A moins que M. Guitouni en faisant cette déclaration contredisant la réalité, ne songe à faire mieux passer la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui doit être présentée au Parlement dans le courant du mois de janvier 2019. Toujours utile, que le programme du gouvernement tentant à diversifier l'économie, en considération des développements pour la révision à la baisse des cours du pétrole, comme ceux du gaz, lui impose de vulgariser les autres sources énergétiques.