Les fak news sont coupables de méfaits dévastateurs pour la corporation des médias, qui, souvent, ne peuvent passer leur temps à décrédibiliser des informations mensongères mis à la disposition du grand public, grâce à la démocratisation des réseaux sociaux, permettant de souiller la toile. Intox, ou appelé «infox» en jargon numérique, les fake news empoisonnent les infos basées sur des témoignages vérifiables de professionnels des médias, au point où les informés ne distinguent plus l'actualité spéculative, de celle relatant la réalité. Le magasine français qui a traité du sujet plusieurs fois l'année dernière, est revenu cette semaine dans un article signé par Marie Guichoux intitulé «Plongée au cœur du système» qui, d'emblée, intensifie les entorses à propos de la multiplication des fake news sur les réseaux sociaux par : «Infos dindon, et théories complotistes pullulent sur la toile. Qui fabrique ces rumeurs ? Comment se propagent-elles ? Comment les déjouer ? est posée la question, sans pour autant trouver de remède. Pour Arnaud Mercier (chercheur au Centre d'Analyse et de Recherche interdisciplinaires sur les médias), selon lui les auteurs de commérages: «Ne pèsent pas sur le débat en défendant des convictions. Ils cherchent à fracturer la société en excitant les deux camps adverses», et d'enfoncer le clou il témoignera que lors d'un passé récent : deux scrutins décisifs sur le Brexit et la Catalogne, comme aux Etats-Unis l'élection de Trump, ont été les théâtres de manipulations de grande ampleur. Pour 40 000 euros, vous pouvez lancer des opérations de propagande sur les réseaux sociaux. Pour 5 000 euros, acheter des commentaires haineux. Et pour 2 600 euros, vous offrir 300 000 followers sur Twitter… Déstabiliser une démocratie, ça ne coûte pas chère ! On croirait la bande-annonce d'un nouveau James Bond. Mais ces tarifs, bien réels, pratiqués sur le marché de la manipulation, permettent à des sites, des pages Facebook, des comptes Twitter de colporter de fausses informations. L'homme qui égrène ces chiffres, Pieyre-Alexandre Anglade, ne postule pas pour le rôle de 007. Vice-président de la commission des Affaires européennes et membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées, ce député macroniste est catégorique. L'Agence officielle à la veille des présidentielles redoutant des influences de l'opinion publique par les algorithmes, avertie que «les fake news se sont répandues de façon virale grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Youtube, etc.) et touchent des millions de personnes dans le monde avec une capacité d'influence et de manipulation extraordinaire. Pour le magazine français, l'industrie des fake news, à l'inverse des cartels de la drogue, «ne tue pas», mais menace la démocratie. L'OBS relève que son industrie «a son prolétariat, ses centres logistiques, ses consommateurs et ses parrains». «Aujourd'hui, la désinformation règne sur Facebook, Youtube, Twitter, Snapchat, le pire éclipse le meilleur, le faux prend le pas sur le vrai, le mensonge avéré sur le fait vérifié», écrit le magazine, soulignant que «des plus anodines aux plus ignobles, fausses informations et idées complotistes contaminent la Toile à la vitesse de l'éclair».