La mobilisation citoyenne pour exiger un changement radical du système politique en Algérie ne faiblit pas. Bien au contraire. Hier, à Tizi Ouzou, les appels à sortir dans les rues lancés sur Internet pour manifester pacifiquement contre le report des élections et la prolongation de fait du quatrième mandat de Bouteflika, ont reçu des échos plus que favorables. Des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart drapées de l'emblème national, se sont, en effet, données rendez-vous à l'entrée principale du campus Hasnaoua I de l'université Mouloud-Mammeri, point de départ de la grandiose marche pour demander le départ du Président Abdelaziz Bouteflika au terme de son mandat actuel qui se termine le 28 avril prochain et un changement radical du système politique en Algérie. Les manifestants, hommes, femmes et enfants, venus en famille pour certains, de plusieurs régions de la wilaya pour y participer à cette manifestation pacifique, ont marché dans un calme absolu. Au fur et à mesure que la procession progressait vers son point de chute, la placette de l'Olivier, mitoyenne des sièges de la sûreté de wilaya et de la Cour de justice, d'innombrables groupes de personnes rejoignaient la marche. A hauteur de l'entrée principale du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, du rond-point jouxtant la 1ère sûreté urbaine ou encore celui du Jet d'eau, les manifestants ont observé des haltes. «Ni Syrie, ni Libye, un changement pacifique en Algérie», «Un seul héros, le peuple», «L'Algérie, une République et non une monarchie», ou encore «Pour une transition sans le pouvoir» et «Ni prolongation ni report», «Bouteflika dégage», sont, entre autres les slogans scandés par les manifestants, dénonçant au passage la position du Président Emmanuel Macron, perçue comme une ingérence française dans les affaires de l'Algérie et surtout comme un soutien de Paris à Bouteflika. Cette grandiose marche soutenue par les politiques et plusieurs syndicats autonomes mais aussi par des organisations de la société civile, l'ordre des avocats, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires représentant les maîtres-assistants, les maîtres de conférences A et B et les professeurs en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire pour ne citer que ceux-là est la quatrième mobilisation, importante, qui s'est déroulée, hier vendredi. Après celle du 22 février et du 1er mars, ponctuées de marches et rassemblements cycliques des étudiants notamment les mardis mais aussi des avocats.