Une banderole hissée au-dessus des participants au rassemblement d'hier matin sur les escaliers de la Grande-Poste, à Alger-Centre, a indiqué la présence des patriotes (qui ont participé à la lutte anti-terroriste durant la décennie noire) aux côtés des quelques dizaines de travailleurs de la Fonction publique des divers secteurs de l'administration, dont les travailleurs communaux, des syndicalistes du SNAPAP, des vétérinaires, des architectes. Tous étaient munis de pancartes sur lesquelles ont été écrits des slogans habituels qui ont été également scandés pour le respect de la Constitution, des lois et des institutions de la République et contre la corruption, ainsi que le rejet de l'ingérence étrangère, qu'elle soit flagrante, dans des déclarations plus ou moins officielles, ou subtile, à travers les réseaux sociaux, avec des messages, à base de mensonges et provocateurs, dont l'origine est inconnue. Des manifestants brandissaient des feuilles de papier sur lesquelles, ont été écrits les slogans qui leur ont paru traduire le mieux les motifs de leur participation au rassemblement et au mouvement populaire. La même ambiance que les autres jours a régné durant ce rassemblement, dominée par le souci de veiller au caractère pacifique de cette action, d'où la vigilance des participants pour déjouer toute tentative d'infiltration visant à détourner cette action populaire de son but et l'entraîner vers une situation de désordre préjudiciable à toute la population. Il y a une forte exigence chez les manifestants et dans le service d'ordre qui protège les rassemblements, d'éviter tout dérapage et c'est ce qui explique le comportement exemplaire des uns et des autres. Comme les avocats, samedi matin, les slogans qui ont été scandés ont été d'une grande diversité, reflétant la pluralité d'opinions qui constitue un acquis irréversible de notre pays. Les sentiments patriotiques des participants au rassemblement d'hier matin, à la Grande-Poste, ont été exprimés de la même façon que dans les rassemblements qui ont précédé. Le souci de commencer à aller vers les réformes, qui est une revendication consensuelle au sein de la population, est visible chez une grande partie des manifestants qui veulent voir amorcer le changement vers plus de démocratie, de liberté et de justice sociale. Un consensus est établi également sur la préservation de l'intérêt national au-dessus de toute autre considération. L'idée de faire le vide au sommet, comme préalable, au changement, apparaît de plus en plus comme impraticable.