L'actualité est marquée par le communiqué du ministère de la Défense nationale rendu public samedi soir, qui a rapporté la déclaration du Général de Corps d'Armée, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire (ANP), dans laquelle il a réaffirmé que la mise en application des articles, 7, 8 et 102 de la Constitution constitue «l'unique garantie» pour préserver la stabilité du pays. Le Général de Corps d'Armée a fait cette déclaration lors de la réunion qu'il a présidée dans l'après-midi du 30 mars 2019, au siège de l'Etat-Major de l'ANP, et qui a regroupé les Commandants de Forces, le Commandant de la 1ère Région Militaire et le Secrétaire Général du ministère de la Défense Nationale, dans le cadre de l'évaluation du bilan global de l'ANP en général, et l'étude des développements de la situation politique prévalant dans notre pays, suite à la proposition de mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution, en particulier. Le Général de Corps d'Armée a tenu à faire un rappel de son allocution prononcée le 26 mars 2019 au niveau du Secteur Opérationnel Sud-Est Djanet, 4ème Région Militaire, dans laquelle il a souligné «que la mise en application de l'article 102 de la Constitution, est la solution idoine pour sortir de la crise actuelle que traverse le pays». Il a également souligné que «cette proposition s'inscrit dans le cadre des missions constitutionnelles de l'ANP, en sa qualité de garante de l'indépendance nationale, de la sauvegarde de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale ainsi que la protection du peuple de tout danger, conformément à l'article 28 de la Constitution». Le Général de Corps d'Armée a insisté sur le fait que cette proposition, qui s'inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel, constitue l'unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse. Cette position de l'ANP demeure immuable, a-t-il ajouté, dans la mesure où elle s'inscrit constamment dans le cadre de la légalité constitutionnelle et place les intérêts du peuple algérien au-dessus de toute autre considération, en estimant toujours que la solution de crise ne peut être envisagée qu'à travers l'activation des articles 7 et 8 (souveraineté du peuple) et 102. Les évènements qui ont précédé et suivi cette position de l'ANP, confirment la convergence de vues entre l'institution militaire et le peuple algérien concernant la sortie de la crise politique que traverse le pays. Hormis un courant jusqu'auboutiste et nihiliste qui s'obstine, vainement heureusement, à vouloir pousser vers l'impasse, les manifestants, en grande majorité des adolescents et jeunes non affiliés à un parti politique, ont tenu à prouver qu'ils placent l'intérêt national au-dessus de toute autre considération. Dès le premier jour, le slogan «chaab-djeich, khawa, khawa», lancé par les manifestants a incontestablement montré que, non seulement ils ont voulu couper court à toute attitude provocatrice et d'hostilité à l'institution militaire, mais surtout, qu'ils considèrent l'ANP comme une alliée du mouvement populaire. Il faut rappeler aussi que dès les premiers moments de la manifestation du 22 février déjà, la crainte d'incidents était écartée dès lors que le caractère pacifique et sans heurts de la manifestation était évident, ce qui a constitué un facteur encourageant pour les mobilisations des vendredis suivants, donnant aux marches et rassemblements, un côté festif très rarement vu dans de telles circonstances, dans une sorte de balade familiale ou entre potes ou jeunes amis. Cet esprit de responsabilité qui a dominé chez les manifestants découle sans conteste de leurs sentiments patriotiques traduits dans le drapeau national, arboré de mille et une façons, et ses couleurs partout dans la foule, mais aussi dans l'hymne national Kassamen et le chant des Moudjahidine, Min Djibalina, entonnés systématiquement dans une chorale spontanée et impressionnante, enfin dans ces multiples mains qui ont hissé les portraits de chouhadas tombés au champ d'honneur dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), dont l'ANP est la digne héritière. Les interventions de manifestants dans les médias, confirment ce souci de la stabilité du pays, associé à la revendication du changement, non pas pour le plaisir de changer, mais pour renforcer la cohésion sociale de l'Algérie.