En application des dispositions de l'article 102 (alinéa 5) de la Constitution et de l'article 101 de la loi organique du 25 août 2016, définissant l'organisation et le fonctionnement de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation ainsi que les relations fonctionnelles entre les chambres du parlement et le Gouvernement, le Parlement va siéger demain matin en chambres réunies au Palais des nations (Pins maritimes, Alger), pour constater la vacance du poste de président de la République. Hier, dimanche, c'est la commission mixte (formée à partir des bureaux de l'APN et du Conseil de la nation), présidée par le doyen d'âge, Salah Goudjil et chargée de l'élaboration du règlement du déroulement des travaux du Parlement au cours de sa réunion de mardi, qui s'est réunie au siège du Conseil de la Nation. L'article 102 de la Constitution stipule que c'est le Président du Conseil de la Nation, c'est-à-dire Abdelkader Bensalah, qui assume la charge de Chef de l'Etat pour une durée de 90 jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées. Selon le même article, «le Chef de l'Etat, ainsi désigné, ne peut pas être candidat à la Présidence de la République». Cette procédure inscrite dans l'article 102 de la Constitution, a été, rappelons-le, déclenchée suite à la communication immédiate par le Conseil constitutionnel de l'acte de déclaration de vacance définitive du poste de président de la République, au Parlement, conformément à la Constitution, après que le Conseil constitutionnel a reçu, mardi dernier, d'Abdelaziz Bouteflika la notification de sa décision de mettre fin à son mandat en sa qualité de président de la République. Vendredi dernier, pour la 7ème fois consécutive, des manifestations ont eu lieu au centre d'Alger et dans d'autres grandes villes du pays, pour revendiquer un changement "radical" du système politique et le jugement des responsables et des personnes impliqués dans des affaires de corruption. Lors des marches et rassemblements, les participants, drapés de l'emblème national, sont sortis en groupes, en famille et entre amis pour fêter les "acquis" du mouvement populaire et revendiquer la souveraineté du peuple ainsi que leur hostilité à toute ingérence étrangère. Ils ont insisté sur le caractère pacifique de leur action et sur la fraternité et la symbiose entre l'institution militaire, "garante de la protection de la Nation", et le peuple, en scandant "Djeich Chaâb khawa khawa (Armée et peuple sont des frères)", tout en réclamant le départ du président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Noureddine Bedoui, et du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et en demandant aussi la mise en place d'une commission nationale d'organisation d'élections propres et honnêtes. Les manifestants ont exigé donc la démission du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour laisser la place, au poste de chef de l'Etat intérimaire, à une personnalité nationale intègre qui contribuerait à garantir le bon déroulement de l'élection présidentielle dans les délais constitutionnels. Plusieurs partis politiques appuient cette revendication. Dans son numéro du mois d'avril, la revue de l'Armée nationale populaire (ANP), "El Djeich", a réaffirmé sa "pleine adhésion" aux revendications légitimes du peuple algérien, soutenant que "le lien étroit" qui la lie au peuple "s'est renforcé et consolidé" au point que rien ne saurait "le rompre". "Mue par sa conviction émanant de son attachement à la légitimité constitutionnelle, l'ANP a réaffirmé sa pleine adhésion aux revendications légitimes du peuple algérien et l'a soutenu, tout comme le peuple algérien a favorablement apprécié et accueilli cette démarche (solution préconisant l'application de l'article 102 de la Constitution), voyant en elle la solution la plus appropriée pour surmonter la crise et mener le pays vers la sécurité et la stabilité", a écrit "El Djeich".