La session du Parlement siégeant dans ses deux chambres, Conseil de la nation et Assemblée populaire nationale, prévue pour aujourd'hui mardi au Palais des nations, à Alger, pour confirmer la vacance du poste de président de la République déclarée par le Conseil constitutionnel, se tiendra sans le Front des forces socialistes (FFS), le Mouvement pour la société et la paix (MSP) et le Parti des travailleurs. Le MSP a annoncé qu'il va boycotter la session du parlement qui va entériner la démission d'Abdelaziz Bouteflika. Les deux chambres du Parlement se réuniront aujourd'hui au Palais des Nations afin de confirmer la vacance du poste de président de la République déclarée par le Conseil constitutionnel.« La participation à la réunion est une confirmation systématique de Abdelkader Bensalah comme chef de l'Etat. Ce qui est contraire aux revendications du peuple exprimées à travers le mouvement populaire », estime Abderazak Makri sur sa page Facebook. Pour lui, la démission du président est définitive en vertu des dispositions de la constitution, la réunion du parlement est facultative en cas de démission du président selon l'article 102. Le Front des forces socialistes (FFS) ne participera pas également à cette session du Parlement. Le plus vieux parti de l'opposition a, pour rappel, décidé, début mars dernier, du retrait de ses parlementaires des institutions du régime qu'il considère « illégitimes et impopulaires». Les députés et sénateurs de ce parti qui ne se sont pas conformés à cette décision se sont vus, depuis avant-hier dimanche, retirés leurs couvertures politiques. Dans un communiqué rendu public avant-hier dimanche, le FFS a dénoncé la convocation pour, aujourd'hui mardi, des deux chambres du Parlement qu'il juge «illégitime et impopulaire», par un pouvoir qui n'entend pas la voix du peuple. Dans une vaine tentative, écrit-il, de reconduire les responsables du régime, afin de le pérenniser, de le renforcer et de le consolider. «C'est au peuple algérien qu'il appartient de reconstruire l'Etat et ses institutions d'une manière souveraine et démocratique après 57 ans d'un régime autoritaire qui a empêché toute alternance démocratique, estime le FFS. Le peuple algérien, rappelle-t-il, manifeste depuis le 22 février pour exiger un changement du système et non un changement dans le système. «Le peuple dans toutes ses composantes et sur tout le territoire national, exige un changement radical du système en rejetant ses deux béquilles institutionnelles (APN et Conseil de la nation)», poursuit-il. Les parlementaires du parti des travailleurs de Louiza Hanoun eux aussi seront absents à cette session du Parlement. Lors de la session ordinaire de son instance exécutive, tenue fin mars dernier, le parti a annoncé que le bureau politique a décidé de la démission du groupe parlementaire du parti de l'APN. Le parti de Louisa Hanoune, qui est contre la mise en application de l'article 102 de la Constitution, proposée par le chef d'état-major, estime que cela est synonyme de maintien du gouvernement et des deux chambres du Parlement. Ce congrès du Parlement intervient, rappelle-t-on, en application de l'article 102 de la Constitution. Il a été décidé lors de la réunion de jeudi dernier des bureaux des deux chambres du Parlement. Le Conseil constitutionnel avait constaté mercredi la vacance définitive de la Présidence de la République, après la démission d'Abdelaziz Bouteflika et communiqué immédiatement l'acte de déclaration de vacance au Parlement conformément à la Constitution.