L'Algérie a toujours eu du mal à tenir les cordons de la bourse et peine à sortir de sa léthargie en raison des systèmes anachroniques de la cotation boursière. Ce qui influence le fonctionnement de cette institution. Le bilan portant sur le volume des échanges des titres financiers en bourse durant l'exercice 2018 est squelettique. La bourse d'Alger a enregistré un recul de 51,85%, en 2018 comparativement à celui de 2017, se chiffrant ainsi à 226.505 titres, selon le bilan annuel de 2018 de la Commission d'Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (Cosob). Bien que l'institution financière fasse promotion auprès des investisseurs algériens, le nombre d'introduction en bourse des entreprises reste mitigé et l'activité est quasiment au point mort, notamment, depuis l'année 2018. Une situation provoquée par le désintérêt des chefs d'entreprises d'investir à la bourse des actions, la gangrène de l'informel financier, la dépréciation du dinar ainsi que la conjoncture économique difficile qui rend la bourse d'Alger peu attractive aux yeux des opérateurs économiques. Ce qui explique la faiblesse des résultats enregistrés en 2018. En plus du recul de plus de la moitié du volume des échanges en bourse, même constat pour les échanges en valeurs qui a baissé à 20.206 milliards de dinar, soit une chute de 31,8% par rapport à 2017. En dépit de ces points faibles de la bourse d'Alger, le nombre de transactions réalisées, durant l'année écoulée demeure stable par rapport à l'année 2017, mais reste tout de même très insignifiant et insuffisant. Ce qui renvoie à la faiblesse du niveau de liquidité sur le marché constaté depuis le début de cette même période. La même prévision pourrait être attendue pour l'exercice 2019, en l'absence d'une refonte du système boursier algérien qui accuse des retards en termes de modernisation de ses réseaux, manques d'information et de formation dans le domaine du démarchage, de vulgarisation et de l'éducation financière. Pour corriger cette situation, il faut promouvoir, au préalable, l'activité d'animation du marché, les mécanismes de liquidité et la communication financière régulière par les émetteurs sont également des éléments à privilégier pour améliorer cette situation. Concernant le volet des Intermédiaires en Opération de bourse (IOB), le même rapport indique que la banque BNP PARIBAS El Djazair, est le plus actif des IOB depuis plusieurs années. Cette banque a gagné en confiance en tant que mandataire auprès des entreprises nationales. Ce mandataire financier a réalisé en 2018, 70% des achats en volume et 76% des achats en valeur, suivi par la banque CPA, en tant qu'IOB qui se place en termes des achats très loin derrière avec 10% des achats en volume et 8% des achats en valeurs. S'ajoute à ces deux IOB, la CPA banque et la BEA qui ont à eux deux réunis réalisé 83% des échanges en volume et en valeur. Ce qui a équilibré la situation sur le marché, côté ventes. Dans le même bilan, la COSOB déplore l'absence de toute transaction réalisée dans le cadre d'opérations de contrepartie pour le propre compte de l'IOB, par manque d'initiative des entrepreneurs. Egalement, l'année 2018 a été marquée par la faiblesse du nombre d'introduction des entreprises nationales en bourse pour de multiples raisons, expliquées par l'absence de motivation de part et d'autre, durant l'année 2018, dans l'activité d'animation du marché. En 2018, un seul titre coté a fait l'objet d'un contrat de liquidité, à savoir celui du groupe pharmaceutique BIOPHARM. Pour rappel, ce dernier a approuvé et signé un contrat de liquidité, d'une durée de 6 mois, conformément aux dispositions de l'article 715 bis du code de commerce autorisant l'achat par la société de ses propres actions en vue de réguler le cours des actions cotées en bourse. Bien que le nombre des transactions annuel soit jugé maigre et le nombre de cotation en bourse des entreprises soit infime, le nombre de comptes titres tenus, quant à lui, il dépasse les 21 000 comptes, à la fin du mois de décembre 2018, dont près de 97,13% appartiennent à des personnes physiques. Du coup, le nombre de comptes ouverts en 2018 s'élève à 189 contre plus de 125 en 2017 et 2675 en 2016 lors du lancement de l'opération de Biopharm. Ce chiffre démontre la volonté et les efforts des IOB pour le placement des titres au marché primaire, toutefois en dehors de ces opérations, le démarchage laisse à désirer. Samira Takharboucht