Le premier épisode de la huitième saison de la série fantastique a été diffusé la nuit dernière. Pour les millions de fans à travers le monde, c'est la fin d'une longue attente. Encore quelques heures avant la délivrance, la fin de 22 mois d'abstinence (un record pour la série) pour la horde des fans de Game of Thrones, la série médiévale-fantastique adaptée de la saga littéraire de l'Américain George R. R. Martin. A 3h du matin, heure française, le premier épisode de l'ultime saison a été diffusé aux Etats-Unis (et en simultané dans plusieurs pays, dont la France), marquant le début d'un épilogue dont les attentes sont nombreuses. Car Game of Thrones est indéniablement La série de la décennie, celle aussi de tous les superlatifs. Lancée en 2011, « GOT » - pour les intimes - a su séduire toujours plus de téléspectateurs, saison après saison. Les chiffres d'audience ne trompent pas : selon la chaîne HBO, les épisodes de la dernière saison ont été regardés par plus de 30 millions d'Américains. Le tout dernier a rassemblé à lui-seul 16,5 millions de fans outre-Atlantique. Un record absolu pour une série TV. Pour permettre cette longévité, les créateurs Daniel Brett Weiss et David Benioff ont su savamment dessiner de multiples intrigues qui s'entrelacent, saupoudrées de subtils rappels à l'actualité. Surtout, la série a bénéficié d'un budget colossal, qui a notamment permis de transporter l'équipe de tournage (et le public) dans les plus beaux endroits de la planète. La huitième saison est ainsi annoncée comme la plus chère de l'histoire des séries, avec un budget de 15 millions de dollars par épisode, soit 90 millions pour les six épisodes. Pour l'occasion, ceux-ci seront aussi plus longs - 1h20 pour les trois derniers, soit l'équivalent de longs-métrages. Car il va falloir du temps pour mettre un point final à de nombreuses intrigues, et jouer avec les nerfs des téléspectateurs qui à l'amorce de chaque saison se posent une question essentielle : « Quel personnage va mourir cette fois-ci ? » C'est aussi ça qui fait le sel de la série, en dehors de toute question de gros sous : un penchant assumé pour la violence - dénoncent ses détracteurs - et des personnages entiers, profonds, dont les scénaristes n'hésitent pas à se séparer au détour d'un épisode, provoquant tantôt l'effroi tantôt le soulagement des fans, mais les gardant quoi qu'il arrive en haleine. « Nous avons été suffisamment chanceux pour bénéficier de plus de 70h [d'épisodes]. Il y a tellement d'histoires individuelles que vous apportez à cette histoire. Les meilleures scènes d'action sont portées par les personnages, pas par le nombre d'épées et de lances que vous pouvez balancer », expliquait récemment Daniel Brett Weiss, en référence à une bataille épique promise pour la saison 8. Pour les producteurs, cette débauche de moyens, humain et matériel, n'est pas vaine. L'affaire est même très rentable. Selon le New York Times, la franchise rapporte 1 milliard de dollars par an à HBO. C'est aussi la série la plus récompensée des Emmy awards avec au total 47 prix. Seule crainte, comme à chaque lancement de saison, que le scénario ne fuite avant la diffusion, comme ce fut le cas pour quatre épisodes de la saison 5. Pour éviter pareille mésaventure, HBO a, cette fois, verrouillé sa communication et plusieurs versions de la fin de la nouvelle saison ont été tournées.