Le président des Etats-Unis, Donald Trump a donné l'ordre en 2017 de limoger le procureur spécial, Robert Mueller, qui enquêtait sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne électorale de 2016, selon le rapport d'enquête publié jeudi. Le chef de la Maison Blanche a appelé le 17 juin 2017 le conseiller juridique de la Maison blanche, Donald McGahn, pour lui demander d'évoquer «un conflit d'intérêt» qui disqualifierait Mueller pour le rôle d'enquêteur dans cette affaire. McGhan a répondu qu'il préférait démissionner que d'obéir à l'ordre du président. «Les efforts du président pour influer sur l'enquête ont été pour la plupart infructueux, mais c'est en grande partie parce que les personnes qui l'entouraient ont refusé de donner suite à ses ordres ou d'accéder à ses demandes», écrit Robert Mueller dans son rapport. Selon le même document, Trump avait auparavant appréhendé la nomination de Robert Mueller par le procureur général Jeff Sessions pour mener l'enquête, prédisant «la fin de sa présidence». Mueller a conclu que le Congrès avait le droit de poursuivre le président pour obstruction à la justice. Dans une première réaction au rapport de Mueller, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, ont déploré l'écart entre les propos tenus par le ministre de la Justice William Barr et le rapport de Robert Mueller sur l'obstruction de l'enquête. «Les différences sont énormes entre ce qu'a déclaré le procureur général sur l'obstruction et ce qu'a dit le procureur spécial, Mueller», à ce sujet, ont-ils indiqué dans une déclaration conjointe. «Alors que nous poursuivons l'examen du rapport une chose est claire : le procureur général a présenté une conclusion, selon laquelle, le président Trump n'avait pas entravé l'enquête, alors que le rapport de Mueller semble amoindrir cette constatation» , ont-ils ajouté. William Barr a affirmé jeudi que le président n'a entrepris aucune action qui puisse entraver le déroulement de l'investigation, alors que le rapport de Mueller a recensé dix actions, dont le limogeage de l'ancien chef du FBI James Comey, qui peuvent être interprétées comme une obstruction à la justice. «Après avoir constaté l'absence de collusion avec la Russie, le rapport du procureur spécial a examiné ensuite si certaines actions du président pourraient constituer une entrave à l'enquête ( ) le rapport relate 10 épisodes impliquant le président» , a déclaré Barr lors d'une conférence de presse peu avant la publication du rapport. Le procureur spécial avait déjà reconnu l'année dernière ne pas pouvoir poursuivre Donald Trump quelles que soient les preuves qui seront retenues contre lui. Sa mission consiste à présenter un rapport au département de la Justice qui pourrait servir de base à une éventuelle destitution du président par le Congrès si les faits sont avérés. Jeudi les avocats de Trump ont qualifié le rapport de «victoire Totale pour le président». «Les résultats de l'enquête sont une victoire totale pour le président. Le rapport souligne ce que nous avons défendu depuis le début : il n'y a pas eu de collusion - il n'y a pas eu d'obstruction», ont -il indiqué dans un comuniqué. Les avocats de Trump ont accusé l'ancien chef du FBI, James Comey, d'avoir «mis en place tout un stratagème visant à faire dérailler le président poussant à un récit déformé, en affirmant qu'il était coupable jusqu'à preuve de son innocence». Le ministre de la Justice américain, William Barr, a déclaré jeudi que la Russie a cherché à interférer dans l'élection présidentielle de 2016, indiquant que l'enquête du procureur spécial, Robert Mueller n'a trouvé «aucune collusion» entre la Russie et l'équipe de campagne du président Donald Trump. «Le gouvernement russe a cherché à s'immiscer dans notre processus électoral», a déclaré William Barr lors d'une conférence peu avant la publication prévue du rapport final de l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne électorale de 2016. Le procureur général des Etats-Unis a ajouté que Robert Mueller n'a trouvé «aucune collusion» entre les Russes et l'équipe de campagne du président Trump. Mercredi, l'annonce de la publication du rapport a provoqué une bataille politique menée par les Démocrates qui soupçonnent le procureur général William Barr de vouloir dissimuler des éléments de l'enquête pour protéger le président Trump. La cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré que William Barr «'a renoncé à sa crédibilité et à l'indépendance du département de la Justice avec le seul souci de protéger» le chef de la Maison Blanche. De son côté, le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a affirmé que «le processus est empoisonné avant même la publication du rapport». Quelques heures avant cette conférence de presse, les deux démocrates ont publié une déclaration conjointe demandant à Robert Mueller de comparaître devant le Congrès «dès que possible».