Au lendemain de sa rencontre avec le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah, dans le cadre d'une concertation pour une sortie de crise que connaît actuellement le pays, Me Miloud Brahimi a plaidé, vendredi à Alger, pour la mise en place d'une «commission souveraine» chargée de gérer la transition et l'organisation de l'élection présidentielle «sans hésiter à mettre la Constitution de côté». Selon Me Brahimi, «cette commission qui sera créée en accord avec les partis politiques et les représentants de la société civile, peut différer la date de l'élection présidentielle et préparer le terrain afin d'assurer le départ définitif de ce système ». Dans ce contexte, précisera Me Bahimi : «la commission que j'ai proposée au chef de l'Etat, prendra les décisions et les procédures nécessaires sur comment faire, qui va faire et quand il faut faire». Ainsi, cette commission doit «prendre toutes les décisions sans hésiter à mettre la constitution de côté», a-t-il ajouté. Dans le même sens, l'avocat et juriste, qui a estimé que la mobilisation populaire «est une véritable révolution en Algérie et dans le monde», a notamment précisé que «le contexte politique actuel du pays ne permet pas d'organiser une élection présidentielle le 4 juillet prochain qui sera au niveau des attentes du peuple. Il faut aboutir à la refondation du pays et à la construction d'un régime digne des attentes de ce peuple». Cela étant, pour Me Brahimi, l'institution proposée par Abdelkader Bensalah dans son message à la nation pour réunir les conditions d'organisation d'élections nationales « honnêtes et transparentes» peut se transformer en commission de transition et préparer les conditions de la prochaine présidentielle. Ainsi, la conférence de lundi prochain arrivera à un constat selon lequel «il est impossible de tenir une élection présidentielle le 4 juillet prochain que le peuple rejette», a souligné Me Brahimi. Par ailleurs, selon un communiqué du Front El Moustakbal, le président de cette formation politique, Abdelaziz Belaïd, a proposé lors de sa rencontre avec M. Bensalah, « des solutions à même de garantir l'intégrité et la transparence des élections, et ce, à travers l'instance indépendante des élections. Celle-ci doit être dotée, d'une «totale indépendance», et de «prérogatives de contrôle et d'organisation du déroulement de toutes les phases du processus électoral». Selon Belaid : «la stabilité du pays, la préservation des institutions et des personnes, ainsi que le transfert du pouvoir dans le cadre de la légalité ne peut se faire qu'à travers des élections propres et transparentes». A rappeler enfin que dans le cadre des concertations prônées par Abdelkader Bensalah, ce dernier a également reçu l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari.