Laborieusement, le dialogue tente de s'installer entre le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et des partis politiques et personnalités, invités, ce lundi, à une rencontre de concertation en vue de discuter de la situation politique dans le pays et des moyens à même de garantir la transparence de l'élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain. L'objectif, qui est à la fois une priorité et une urgence, est de créer une institution nationale collégiale, souveraine dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la mission de réunir les conditions nécessaires de préparation et d'organisation d'élections nationales honnêtes et transparentes. Le gouvernement et les services administratifs concernés seront chargés de soutenir et d'accompagner cette institution nationale collégiale dans l'accomplissement de ses missions en toute liberté. Il s'agit de réunir les conditions, toutes les conditions, d'un scrutin présidentiel transparent et régulier, qui permettra à notre peuple d'exercer son choix libre et souverain. La garantie de la transparence et de la régularité de ce scrutin est dans l'institution nationale collégiale mais aussi dans la mobilisation citoyenne autour de toutes les opérations liées à l'élection présidentielle fixée au 4 juillet. Il y a également et surtout, l'engagement "immuable" de l'Armée à accompagner la phase de transition, réaffirmé mardi dernier à Ouargla par le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Il avait souligné, cité par un communiqué du ministère de la défense nationale, que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, car la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté». Les bonnes conditions pour la transition ont été confirmées jeudi dernier, à Ouargla, au quatrième jour de sa visite à la 4ème Région militaire, par le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a souligné que toutes les tentatives ciblant la sécurité et la stabilité de l'Algérie "ont échoué et vont encore échouer". Dans l'immédiat, les premières opérations en vue de l'élection présidentielle du 4 juillet ont commencé avec d'abord la révision des listes électorales et la remise des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la candidature à l'élection présidentielle. Depuis le début de cette opération à jeudi dernier, 24 lettres d'intention ont été déposées au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Mais dans toute cette phase, la concertation avec la classe politique et civile citoyenne est indispensable. Dans une allocution à l'adresse du peuple algérien, prononcée le jour de sa prise de fonction en tant que chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah avait estimé que pour parvenir à ce but, il faudrait que tous parviennent à surmonter leurs divergences et à s'investir dans cette action. Pour convaincre de la nécessité d'y arriver, il avait fait référence «aux défis multiples et urgents que notre pays doit inéluctablement affronter, en particulier ceux liés à notre sécurité nationale et régionale», rappelant également que l'enjeu, pour l'Algérie, est de réaliser «le développement social et humain durable», attendu par tous les Algériens. On ne connaît pas la liste des partis et personnalités qui ont été invités par le chef de l'Etat à la séance de dialogue qui doit avoir lieu aujourd'hui. Mais, selon l'APS, cinq partis politiques ont déjà décliné l'invitation de la Présidence de la République: Talaie el Hourriyet, Mouvement de la société de la paix (MSP), Front Justice et Développement (FJD), Front national algérien, Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD). Ces partis politiques, assimilés au «système» par le mouvement populaire, ont évité de donner tout signe qui laisserait penser qu'ils adhèrent à la feuille de route du chef de l'Etat. D'autres partis, comme le RND et le FFS, sont confrontés à de sérieux problèmes internes. Rappelons que, depuis mardi 9 avril 2019, conformément aux dispositions de l'article 102 de la Constitution, Abdelkader Bensalah assure la charge de chef de l'Etat pour une durée de 90 jours au maximum. Selon la Constitution, des élections présidentielles doivent être organisées au cours de cette période.