Suite à sa visite en Tunisie les 26 et 27 avril en cours, à l'invitation de son homologue tunisien, Khémaies Jhinaoui, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a présenté dimanche au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, un exposé sur « la situation internationale actuelle et notamment sur les questions concernant les défis de sécurité, en Afrique et dans le monde arabe », indique un communiqué de la présidence de la République. A l'occasion de cette visite, Sabri Boukadoum Boukadoum a été également reçu par le président tunisien Béji Caïd Essebsi. Au menu des concertations entre les deux parties, figurent des questions régionales et internationales d'intérêt commun, particulièrement « les graves développements en Libye et leur impact direct sur la sécurité et la stabilité de la région outre les efforts déployés pour la fin des combats et la reprise rapide du dialogue politique entre toutes les parties libyennes ». Cela dit, cette rencontre nous semble-t-elle intervenir au vu des enjeux communs entre les deux pays concernant la crise libyenne et la main mise de la diplomatie égyptienne à travers les récentes sorties de son président Al Sissi qui, notons-le, avait décidé de bouder l'initiative algérienne appelant à une réunion urgente dans le cadre de la tripartie Algérie-Tunisie-Egypte, tout en privilégiant ses alliés saoudien et émirati notamment, dont l'objectif stratégique commun est de placer à Tripoli un gouvernement autoritaire et anti-frères musulmans, et en conséquence avait fait résolument le choix de l'option militaire au détriment de la solution pacifique et politique prônée par la communauté internationale. Aussi, l'Algérie et la Tunisie doivent-il aujourd'hui faire entendre leurs voix, taper sur la table et faire face à ce diktat inacceptable du Caire, qui a choisi la carte des armes, et qui fait tout pour les marginaliser et les écarter de la recherche d'une solution politique à cette crise libyenne qui impacte pourtant directement, frontalement et massivement leur sécurité et leur stabilité. Ainsi, les deux pays concernant directement par cette crise, devaient-ils reprendre urgemment l'initiative pour faire prévaloir la nécessité d'écarter résolument l'option militaire, privilégiée par le président Al-Sissi et qui risque de fragmenter la Libye sans oublier ses répercussions régionales funestes qui ne manqueront pas d'impacter gravement la sécurité et la stabilité des pays voisins ; ce que nous serions tenté de déduire de cette rencontre.