C'était le 2 mai 1519, il y a cinq siècles, jour pour jour, que l'un des plus grands génies universels de tout temps s'est éteint : Léonard de Vinci. Né en Toscane en 1452, ce peintre, philosophe et inventeur visionnaire a passé les trois dernières années de sa vie en France. Pourquoi Amboise dans le Val de Loire ? À l'époque, Léonard de Vinci suivait l'invitation du roi de France, précise Jean-Louis Sureau, l'actuel directeur du château royal d'Amboise. «C'est les premières années du règne de François Ier qui a été élevé ici à Amboise. Et la cour est le plus fréquemment possible au château d'Amboise. Le rêve d'Italie est une sorte d'obsession pour les rois de France et le raffinement des cours qu'ils ont vus dans la péninsule italienne et au-delà de la puissance militaire et financière du royaume qui est sans doute à ce moment-là le royaume le plus puissant d'Europe occidentale. Il y a cette volonté que la cour de France doive être au même niveau de rayonnement culturel.» Léonard de Vinci, « premier peintre, architecte et ingénieur du roi » À l'automne 1516, un vieillard à barbe blanche juché sur un mulet franchit ainsi les remparts d'Amboise en transportant dans ses sacoches et sa charrette une multitude d'objets, des parchemins, des carnets et trois tableaux célèbres, dont le portrait d'une femme au sourire énigmatique : la Joconde. François Ier installe Léonard de Vinci au manoir du Cloux, devenu le Clos Lucé, il lui donne une pension princière de 700 écus d'or et le nomme « premier peintre, architecte et ingénieur du roi ». En le logeant à seulement quatre cent mètres du château d'Amboise lié, selon la légende, par un souterrain au manoir, le roi lui offre un lieu où, à 64 ans, cet artiste et savant prolifique serait enfin « libre de rêver, de penser et de travailler». Une réelle complicité entre l'artiste et le roi « Léonard de Vinci n'est pas venu mourir en France, déclare Catherine Simon Marion, la déléguée générale du château du Clos Lucé. Il est venu en France pour travailler et il y avait entre le roi et lui une réelle complicité et intimité. Ce qui fait que le roi lui a confié de grands travaux et que Léonard de Vinci a pu continuer de faire preuve de génie. Il a travaillé ses chefs-d'œuvre qui sont aujourd'hui au Louvre : la Sainte Anne, le Saint Jean-Baptiste et la Joconde. Et puis, il a imaginé les plans d'un château idéal qui probablement ont inspiré Chambord.» La première pierre de Chambord, le plus grand château de la Renaissance dans le monde, a été posée il y a cinq siècles. Alors, qu'est-ce qui reste 500 ans après la mort de Léonard de Vinci ? Il reste sa tombe. Selon la volonté de l'artiste, celui se trouve au sein même du château d'Amboise dans une petite chapelle gothique. « Et puis, l'esprit de Léonard que nous faisons revivre au travers de cette demeure qui restitue les univers de Léonard de Vinci : sa chambre, son atelier de travail… Et dans le parc, nous avons reconstitué un parcours, c'est un musée de plein air qui permet de découvrir les différentes facettes de Léonard de Vinci : inventeur, ingénieur civil et militaire et surtout passionné de nature. » Mais l'œuvre et la vie de cet homme aux multiples facettes restent en grande partie secrètes, explique Catherine Simon Marion : «Probablement, on ne connaît aujourd'hui que cinquante à soixante pour cent du travail qu'il a réellement produit, parce que beaucoup de ses œuvres ont été dispersées.»