Quelques jours après la publication de son communiqué alertant sur le risque de l'effondrement des escaliers de la Grande Poste en raison du surpoids des manifestants, les services de la wilaya d'Alger ont procédé hier soir au quadrillage dudit lieu. Par mesure de sécurité, le parvis sera fermé pour une durée encore indéterminée, et ce, jusqu'à l'achèvement des travaux de réaménagement et réhabilitation des escaliers, comme indiqué par la wilaya d'Alger. La fermeture de ce lieu de rassemblement d'où part la contestation populaire, notamment, le vendredi sera désormais inaccessible aux marcheurs qui devront trouver un autre perron pour se réunir. La décision a été prise après une expertise qui a certifié et affirmé le risque d'écroulement des escaliers de la Grande Poste qui n'arrivent plus à supporter le poids des manifestants qui se rassemblent régulièrement devant celle-ci. Ce qui a fragilisé l'infrastructure du parvis qui menace de s'écrouler si les services concernés ne réagissent pas à temps. Rappelant, à ce titre, la vétusté et la vulnérabilité de la structure qui date de l'époque coloniale, de plus en plus fragile en absence d'entretien. La première alerte contre le risque de l'effondrement de ces escaliers a été donnée il y a cinq jours par la wilaya d'Alger qui a averti les citoyens de cette menace et les a appelé à prendre des précautions; à commencer par observer leur sit-in ailleurs que sur ce perron. Par précaution, un important dispositif policier a barricadé la bâtisse lors du 13ème acte de la protestation populaire, empêchant ainsi les manifestants d'accéder au lieu emblématique de la lutte populaire. Ignorant cette alerte, les marcheurs ont brisé le bouclier de la police et se sont réapproprié la placette de la Grande Poste et les escaliers. Ce qui a incité, les services de la Wilaya d'Alger à procéder à la barricader et interdire ainsi l'accès jusqu'à l'achèvement des travaux de réhabilitation. Les agents de la wilaya achèvent l'opération de quadrillage quelques heures après le ftour, devant l'incompréhension des passants. Tout assemblement et concentration massive devant la Grande Poste seront refoulés. Réagissant à la fermeture des escaliers de la Grande Poste, certains passant n'hésitaient pas à se rapprocher des agents pour se renseigner sur cette nouvelle mesure, considérée par certaines personnes comme « une provocation ou une interdiction pour dissuader les manifestants ». «Je doute de l'authenticité de l'expertise », observe Ismael, déçu et agacé par cette mesure, estime que « cette décision vise à nuire au mouvement populaire. Ils tentent à nous barricader ». Un avis que partagent la majeure partie des passants qui s'arrêteraient pour prendre en photos l'opération de quadrillage et se précipitaient à publier l'information sur les réseaux sociaux. Tandis que certains avis semblent être plus sceptiques et craignent, réellement, le risque d'effondrement des escaliers vu le nombre important qu'elles supportent lors des mouvements de contestation. « Il est vrai que les marches de la Grande Poste peuvent s'effondrer, cependant, la prise de cette décision en cette conjoncture alimente le doute et la suspicion quant à la véracité des faits », explique Sohaib, qui habite à proximité de la Grande Poste. La wilaya d'Alger a tenté, tant bien que mal, d'expliquer son action à travers la publication de photos et la diffusion d'un reportage sur la télévision nationale mettant en avant l'état de santé du perron de la Grande poste. Ces explications interviennent pour rassurer l'opinion publique et répondre aux critiques. Reste à attendre la réaction des manifestants vendredi prochain, qui se sont habitués à cet espace perron.