Plusieurs fois ministre de 1965 à 1988 et candidat à l'élection présidentielle en avril 1999, Ahmed Taleb Ibrahimi (87 ans) a adressé hier aux jeunes manifestants un message (personnel, celui-là), après celui qu'il a co-signé avec Ali Yahia Abdenour et Rachid Benyellès et qui a été diffusé le 18 mai 2019. l estime qu'il est possible de transmettre le pouvoir par voie constitutionnelle en réunissant «les fondements des articles 7 et 8 de la Constitution, en fonction des interprétations disponibles». L'ancien ministre des Affaires étrangères, sous la présidence de feu Chadli Bendjedid, estime également que l'institution militaire «ne doit pas constituer un soutien à des institutions qui ne bénéficient pas d'un consentement populaire même si elles se trouvent dans un état constitutionnel stable prévu pour les situations normales et non exceptionnelle comme celle que nous traversons actuellement». Le 19 mai, Ahmed Taleb Ibrahimi avait signé avec Rachid Benyelles et Ali Yahia Abdennour, un message dans lequel tous trois appelaient le commandement de l'Armée nationale populaire (ANP) à "nouer un dialogue franc et honnête" avec des figures représentatives du mouvement populaire, des partis et des forces politiques et sociales qui le soutiennent, afin de trouver "au plus vite" une solution politique à la crise actuelle. Dans une allocution d'orientation prononcée lors d'une rencontre avec les cadres et les personnels du secteur, durant la 2ème journée de la visite de travail et d'inspection effectuée dans la 4e Région militaire à Ouargla, le Vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a appelé les représentants des manifestants à «un dialogue sérieux et constructif avec les institutions de l'Etat, prenant en considération les revendications réalisées jusqu'à présent, grâce à l'accompagnement permanent de l'ANP». Il a tenu à préciser que l'ANP «s'est engagée à ne pas être partie prenante à ce dialogue escompté». Dans la même allocution, le Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a souligné qu'il est «préférable que les marches se caractérisent par un niveau raisonnable et suffisant d'organisation et d'encadrement efficace pour faire émerger de vrais représentants qui se distinguent par leur sincérité et intégrité pour transmettre les revendications légitimes de ces marches».