L'Algérien, Mustapha Berraf, accumule les titres, après celui de son élection à la présidence de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA). Il vient d'intégrer la Commission de solidarité olympique du CIO. Il répond à nos questions, évoque sa distinction et fait l'état des lieux de la Fédération algérienne de cyclisme. La Nouvelle République : Les élections ad hoc se tiendront lors de sa 134e session qui aura lieu du 24 au 26 juin 2019 à Lausanne en Suisse. Votre candidature a été validée mercredi par la Commission exécutive de l'instance olympique suprême. Une autre mission se pointe-t-elle à vous après celle de l'ACNOA ? Mustapha Berraf : Oui très certainement. Je suis extrêmement touché et honoré d'avoir été proposé par le patron du sport et de l'olympisme mondial M. Thomas Bach pour être admis au sein de la plus prestigieuse organisation. Le comité exécutif du CIO a rendu son verdict après la commission d'éthique et la commission des candidatures. Cela me remplit de fierté lorsqu'il s'agit de mon pays l'Algérie. Je dédie ces consécrations à tous ceux de ma famille tombés au champ d'honneur et à la jeunesse algérienne à qui je souhaite un excellent Ramadhan et d'excellentes fêtes de l'Aïd el Fitr. En juin 2017, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports avait critiqué votre bilan et aujourd'hui vous êtes sollicité par diverses instances internationales. Un décalage dans les appréciations n'est-ce pas ? Il est inconvenant de parler d'un responsable qui a quitté ses fonctions, mais il est clair que ses attaques intempestives ne reposaient sur aucune logique et s'appuyait tout simplement, comme il le disait lui-même, sur des instructions venues d'en haut. Au plan de la gestion et du fonctionnement, notre comité s'en tient aux règles et au mode d'organisation imposé par le CIO et les lois relatifs à la comptabilité publique en relation avec les associations. Je rappelle à l'occasion que nous sommes obligatoirement soumis au contrôle d'un auditeur agréé par la justice et un audit annuel des experts de la Solidarité Olympique du CIO. Ceci dit, nous n'avons à aucun moment bénéficié des subventions indiquées. Il s'agissait de montants que nous avions avancés aux structures décentralisées de l'Etat et aux Fédérations pour leur assurer la préparation et la participation aux différentes échéances internationales au moment où le budget connaissait certains retards dans sa mise en place pour des raisons exogènes. La confusion à été entretenue à dessin et les délibérations de notre assemblée générale ne souffraient d'aucune équivoque. Ce sont des moments passés et oubliés et je souhaite que chacun d'entre nous déchire cette page de l'histoire du sport qui n'honore pas le sport algérien. Avons-nous besoin de rappeler, comme le soulignait un de nos confrères : «Depuis l'indépendance, deux Algériens seulement ont pu accéder à ce haut rang mondial. Il s'agit de Mohamed Zerguini, devenu membre du CIO en 1974, au titre du COA, et Mustapha Larfaoui qui était membre actif de l'instance olympique internationale de 1988 à 2009 au titre des Fédérations internationales et actuellement membre honoraire». Berraf sera-t-il la troisième personnalité du monde sportif algérien ? Effectivement, les choses sont bien parties. C'est un grand honneur pour moi et pour tous les Algériens qui travaillent inlassablement pour l'intérêt général. A ce titre, je rends hommage à toutes celles et à tous ceux qui œuvrent dans l'ombre pour valoriser l'image de notre cher pays. L'Algérie saura reconnaître les siens. En tant que modeste et jeune athlète des quartiers populaires, le fait d'être arrivé à présider l'ACNOA et le COA est déjà pour moi une grande consécration. Le CIO est l'aboutissement de nombreuses années de sacrifices et de combats pour la liberté et la démocratisation du mouvement olympique et sportif en Algérie et en Afrique. Je suis fier d'avoir été retenu pour faire partie de cette auguste organisation. Je remercie le président du CIO et tous ceux qui m'ont inculqué les valeurs du sport et celles de la vie qui résident en priorité au respect d'autrui. Je me suis toujours acquitté du mieux que possible de mes obligations en passant par le service national que par les missions qui m'ont été confiées. Que se passe-t-il au niveau de la Fédération algérienne de cyclisme depuis la démission de Mabrouk Kerboua, le 11 novembre 2018. Elle est sans président. On croit savoir que Abbès Fertous, en sa qualité de 1er vice-président, occuperait, selon les statuts de la FAC, l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président, une élection qui connaît un goulot d'étranglement. Les élections ont bien eues lieu et il y a eu l'élection d'un nouveau président à qui nous souhaitons les plein succès dans sa noble mission. Je profite de l'occasion pour demander à tous les membres de la grande famille de la petite reine de s'unir et se rassembler autour d'un seul objectif qui redonne à cette magnifique discipline son lustre d'antan, et laisser tomber toutes leurs divergences. Ali Zaâtar, que vous avez mandaté à l'issue d'une réunion, avait convenu de convoquer une assemblée générale extraordinaire dans le but de revoir les statuts de la fédération, une proposition d'AGE prévue le 22 décembre a été reportée à une date indéfinie qu'en est-il de cette AGO ? Les choses sont rentrées dans l'ordre conformément à la réglementation et je remercie le ministre pour tous les efforts qu'il déploie pour redresser le sport algérien et surtout son habilité à résoudre toutes les grandes questions qui se posent. Enfin, une dernière question si vous le permettez. Dans ce sillage, on évoque un budget de 50 000 dollars accordés à la FAC pour l'acquisition de cycles professionnels... Confirmez-vous cette acquisition ? Cette affaire s'est soldée par un non lieu pour l'intéressé et nous la considérons comme classée, la justice ayant statué. Inch'Allah toute personne qui n'a rien fait sera innocentée et toute personne ayant commis des délits paie le prix fort car il s'agit d'argent qui doit servir aux athlètes et à l'éducation des enfants par le sport.