La classe politique a réagi à l'appel au dialogue lancé, avant-hier mardi, par le chef d'Etat-Major de l'ANP, à partir de Tamanrasset (6ème région militaire). Certains partis y adhèrent d'autres y émettent des réserves, à l'exemple du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du Mouvement pour la Société et la Paix (MSP). Le dialogue, note le président du RCD dans un message publié sur sa page facebook, est un moyen civilisé que l'opposition a toujours prôné et espéré. «Il reste qu'il n'appartient pas à Gaïd Salah de fixer les termes du dialogue», écrit Mohcine Bellabes pour qui, «l'entêtement du chef d'Etat-Major de l'Armée à aller à une présidentielle sans passer par une période de transition constituante doit être dénoncé et stoppé». Il n'a pour but, estime-t-il, que de spolier le peuple algérien de sa révolution pour installer de nouveaux hommes liges du pouvoir de fait. «Exclure d'autorité toute idée de transition qui tourne la page de l'autoritarisme relève d'un hold-up de la mobilisation et de la souveraineté du peuple en lutte ; l'absence criarde de discernement et de vision du vice-ministre de la Défense nommé par le Président déchu s'impose de plus en plus comme un facteur de blocage au dénouement de la crise», observe-t-il. Pour notre part, poursuit le leader du RCD, nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond. «Oui, nous voulons un dialogue ouvert et productif sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962», affirme-t-il. Le MSP a, pour sa part, réaffirmé sa disponibilité à participer à ce dialogue pour trouver une solution à la crise, pour peu que, note le Bureau national dans un communiqué, les 3 B (Bensalah, Bedoui et Bouchareb), n'y soient pas présents. «L'heure du dialogue a sonné et que le dialogue sérieux et responsable est aujourd'hui une nécessité après l'échec du projet des présidentielles du 4 juillet, et que le mouvement est prêt à participer dans tout processus de dialogue conduit par des personnalités novembristes, acceptées par le peuple, et non-impliquées dans la corruption et la fraude», lit-on à travers ce communiqué. Le Bureau national du parti met en avant la nécessité de désigner un autre chef d'Etat, accepté, dit-il, par le mouvement populaire et non impliqué, insiste-t-il, dans la fraude et la corruption. «Cette désignation peut se faire dans le cadre d'une lecture élargie de la Constitution», poursuit-il. Comme solution, le parti islamiste s'est dit favorable à la nomination d'un nouveau président du Conseil constitutionnel, et la démission de Bensalah. «Le nouveau président par intérim entamera ensuite un dialogue avec la classe politique, les élites et les personnalités nationales afin de constituer un nouveau gouvernement, une instance nationale indépendante pour l'organisation des élections, la révision de la loi électorale, et faciliter les procédures de création de partis et d'association et ensuite organiser des présidentielles avant la fin de l'année», explique-t-il. Le Mouvement populaire algérien (MPA) a, de son côté, affirmé sa disponibilité à ce dialogue, entre les Algériens afin, écrit-il dans un communiqué, d'une part, de sortir le plus rapidement possible de cette crise en tenant compte des expériences passées et vécues douloureusement par notre peuple et, d'autre part, de permettre aux Algériens de vivre ensemble dans la paix et la prospérité. Pour sa part, Le RND a salué l'appel au dialogue adressé par le chef d'Etat-Major de l'ANP aux forces et personnalités nationales afin de sortir de la crise. «La tenue de l'élection présidentielle sera une issue pour concrétiser la volonté du peuple et réaliser les réformes attendues», estime-t-il.