Pour l'économiste Abdelhak Lamiri, l'Algérie est actuellement dans une logique de désordre qui a un impact très négatif sur l'économie, sur les entreprises et sur le comportement des agents économiques. Dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, il estime qu'il faut surtout récupérer le maximum de richesses nationales dilapidées. Tout le reste, ajoute-t-il, doit faire l'objet d'une sagesse collective et fera en sorte d'atteindre ces objectifs dans un minimum de calme politique et au moindre coût. Il appelle à l'apaisement. Les gens qui ont corrompu le système doivent être certes pénalisés, estime-t-il, mais il faut aller vers une logique de sagesse où « il faut dépasser l'esprit de prison, de règlement de compte et de vengeance. Dans une comparaison plutôt déplacée, s'agissant de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, mais tout en reconnaissant qu'on est loin de la gravité de la crise subie par ce pays, il dit qu'il nous faut un esprit de Mandela qui pense de la sorte pour aller vers une politique du pardon et reconstruire cette deuxième république propre, sans corrompus ni corrupteurs où seule la loi est appliquée pour tous. Il insiste sur l'apaisement, allant dans le même sens que les manifestants du vendredi et même les étudiants du mardi, qui scandent systématiquement « selmya, selmya » (pacifique, pacifique. En effet, l'économiste Abdelhak Lamiri, souligne qu'il faut qu'il y ait une politique d'apaisement parce qu'il y va de l'avenir économique du pays pour permettre de mettre une stratégie d'investissement, de développement de PME, afin que le secteur industriel reprenne ses droits et ainsi tout sera remis dans l'ordre. A ce moment, suggère-t-il, on peut aller, ce qui n'est pas impossible, vers une stratégie d'émergence. Toutefois, avertit l'économiste, au risque de nouveaux affrontements au sein de la société- dans une situation explosive- l'économie en pâtira et va droit vers la récession et de go vers la dépression et hypothéquer éventuellement l'avenir du pays. Mais le professeur Lamiri déplore qu'on soit déjà en récession sachant que le taux de croissance régresse déjà de 1.5% sinon plus, puisque la situation s'envenime depuis un moment. Il appelle, à nouveau, à la sagesse qui est aussi, dit-il, d'instaurer des politiques managériales pour les entreprises en difficultés, surtout, à l'ombre du marasme politique conjoncturel, afin d'aider notre économie de surmonter le cap. Pour cela, selon lui, il ne faut pas sous estimer l'impact socio-économique de la crise politique. Ainsi, il prône des mécanismes pour sauvegarder à la fois les postes d'emploi et le produit de production. De l'avis de l'orateur, il faut avoir un complément d'analyse économique pour les entreprises qui subissent ces actions dans une période où l'on doit pas licencier des employés en plus de pertes nettes de 15 à 20 milliards de dollars de réserves par an, craignant à ce rythme un KO économique au bout de trois années.