Première réunion audacieuse après quatre mois de crise et un travail marathonien consacré par les membres de la société civile a conclu sur l'approbation d'une feuille de route commune, étant un prélude pour résoudre la crise politique dans le pays. Ainsi prédéfinir, par ordre de priorité, les différentes étapes de la période de transition, précédant l'organisation des élections présidentielles, comme revendiqué par le peuple. L'enjeu est de taille. Il s'agit de construire une seconde république sur les principes de la liberté, de la démocratie et de la justice indépendante. Sans oublier la tolérance d'autrui. Une consécration totale à l'édification d'une nouvelle Algérie. C'est l'idée de fond de ce projet, mais reste à déterminer la forme dont l'importance n'est pas moindre que l'idée fondamentale. Simultanément, plusieurs autres personnalités politiques et publiques, particulièrement actives sur le net et dans les médias, appellent à se concerter pour formuler une autre feuille de route et organiser des débats autour de la crise politique. Rivalisant ainsi la société civile dans son projet. Un supplément d'idée pour compléter où conforter celle du collectif des associations. Une dualité qui risque de compromettre l'action populaire en faveur d'une solution consensuelle et compatible avec la requête citoyenne. Tout le problème réside dans l'acronyme « consensus» qui signifie réunir toutes les propositions en une seule idée concordante avec les exigences du peule. Un dilemme pour l'élite algérienne qui devrait investir davantage dans une stratégie fiable pour parvenir à convaincre le citoyen de l'efficacité de la solution consensuelle, politiquement parlant. Egalement, rassembler et persuader toute la société dans sa diversité et spécificité, sans exclusion de la possibilité d'édifier un Etat de Droit, libre et civil. Ce qui réduit l'action commune en une action sélective des revendications. Plancher sur toutes les différences sociales, notamment, culturelle, pourrait ralentir l'exécution d'un tel projet, d'où l'impératif de la force caractérielle des initiateurs de ces feuilles de routes. Formuler une argumentation logique à chaque point inscrit dans la plate-forme afin de pouvoir évaluer ainsi l'équation de la mise en œuvre de toutes ces propositions politique et son succès sur le terrain et faire face au statu quo du chef de corps d'armée, Ahmed Gaid Salal, qui s'oppose à la période de transition. Dans l'intérêt de toute une nation, chaque action doit traduire une volonté citoyenne afin de parvenir à sortir de la crise politique et éviter l'embrasement de la situation. Pour ce faire, il faut garantir un climat favorable pour l'organisation des élections présidentielles pour élire un nouveau président, conformément à la légitimité constitutionnelle. Par la suite, accompagner le peuple dans la concrétisation de son projet visant la réformation de tous les secteurs, sans exception. C'était le premier point abordé par la feuille de route de la société civile, qui a conclu à terme de sa réunion de samedi à un retour obligatoire au processus électoral avec une période de transition allant de 6 mois à un an. Même proposition a été formulée, il y a quelques semaines par l'ex chef du gouvernement Ahmed Benbitour, qui a évalué la durée de la transition de 8 à 12 mois. Il a appelé à l'instar de plusieurs autres personnalités à accélérer le processus électoral ainsi résoudre la crise politique. Certains de ces personnalités désignées par certains hirakistes pour les représenter n'excluent pas l'option du dialogue, sans compromettre le projet populaire. Une dynamique saluée par le peuple qui scrute chaque point de cette feuille de route avant de délibérer, sans oublier la position du chef de corps d'armée dont la proposition ne concorde pas avec celle du peuple.