Dans sa dernière livraison, la revue El Djeïch s'attaquait ouvertement à ceux qui s'opposent à la feuille de route du chef de l'état-major. Les partisans de la période de transition sont pointés du doigt. Le rédacteur de l'éditorial ne les cite pas mais c'est quasiment toute la classe politique qui est ciblée au regard des propositions qui convergent presque toutes vers la nécessité d'aller vers cette période de transition dont ne veut pas entendre parler Gaïd Salah. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le chef de l'état-major est farouchement opposé à la période de transition. Bensalah confirme l'intention des détenteurs actuels du pouvoir de ne respecter que la feuille de route qu'ils ont tracée. La revue El Djeïch vient non seulement confirmer cette option mais également enfoncer ceux qui s'y opposent. Ils font, aux dires de l'éditorialiste de ladite revue, « la promotion d'une période de transition calquée à leur mesure, durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l'Algérie et à son peuple une haine et une rancœur infinies». Plus loin, ils sont accusés de rejeter toutes les solutions «dans le but d'entraîner le pays vers l'anarchie et le chaos». C'est quasiment toute la classe politique qui est ciblée. L'opposition qui peine à parler d'une même voix est néanmoins d'accord sur un point : l'impossibilité d'organiser une élection présidentielle dans les délais fixés par la Constitution et l'urgence d'aller vers une période de transition. La durée de cette dernière diffère d'une formation à une autre mais dans le fond, l'opposition partage les mêmes propositions de sortie de crise. Le RCD plaide pour une haute instance de transition, constituée de trois personnes issues de la société civile élues par leurs pairs. Cette instance doit engager ensuite des discussions avec les représentants des partis, des syndicats et des personnalités nationales. À l'issue de ce dialogue, la haute instance nommera un gouvernement de salut national composé de personnalités non partisanes. L'ancien leader du RCD, Saïd Sadi, se dit également favorable à une période de transition qui pourrait être gérée par des personnalités nationales qui ont gardé un minimum de crédibilité pour représenter la Nation le temps de cette phase de transition. Au FFS, c'est l'idée d'une conférence nationale qui est avancée. Elle verrait, selon le parti, la participation de tous les acteurs politiques et sociaux, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen pour aboutir à un pacte qui sera le fondement de la deuxième République. Chez Jil Jadid, il est nécessaire de passer à une période de transition conduite par des personnalités intègres de consensus, en vue d'élaborer une feuille de route limitée dans la durée, pour préparer l'élection présidentielle. Une transition selon son président qui ne devra pas excéder une année. Le Parti des travailleurs maintient, quant à lui, le cap en réclamant une constituante précédée par des comités populaires crées par notamment les étudiants et toutes les corporations de la société. Ali Benflis recommande, quant à lui, une transition démocratique de 3 à 6 mois et une présidence individuelle ou collégiale, dirigée par une ou plusieurs personnes intègres et consensuels, dont la mission sera la désignation d'un gouvernement de compétences pour diriger cette période, gérer les affaires courantes, préparer un nouveau code électoral et une commission indépendante en charge de l'organisation, du suivi et de surveillance de l'élection présidentielle. Plusieurs personnalités politiques se sont également prononcées en faveur de cette transition. Abdelaziz Belaïd fait figure d'exception. Il est le seul à vouloir respecter la feuille de route devant aboutir à une élection présidentielle le 4 juillet prochain. Il échappe ainsi aux virulentes critiques qui n'épargnent pas les voix discordantes. N. I.