Les étudiants ont entamé hier, pour le 18e mardi consécutif, une marche pacifique à Alger et dans l'ensemble du territoire nationale. Aux cris de «Algérie libre et démocrate», les étudiants ont commencé à marcher vers la place du 1er Mai, lieux fixé pour la fin de leur manifestation. Le point de départ était la place des Martyrs à Alger, là où des centaines d' étudiants se rassemblent, revendiquant un État civil et non militaire ainsi que le départ de Badoui et Ben Salah. Les étudiant ne baissent pas les bras et poursuivent leur mobilisation malgré le dispositif remarquable de la police. À 11 h 25, les étudiants arrivent à la place Émir Abdelkader en scandant «Gouvernement dégage», «liberté de la Justice». Passant par la suite de la place Audin jusqu'à leur arrivée à la rue Hassiba Ben Bouali, les étudiants ne cessent pas de crier de toute leurs forces «Silmya-simlya». Les jeunes universitaires exigeant lors de cette mobilisation un changement profond du système et l'installation d'un État démocratique et une justice libre. Après l'interdiction du chef d'état-major Ahmed Gaid salah d'arborer l'emblème du drapeau berbère lors des manifestations, la tenue traditionnelle kabyle est pleinement présente, ce jour-là, pour marquer l'identité et la culture berbère. Des jeunes filles universitaires sont sorties en masse pour manifester en portant leur robe kabyle traditionnelle, spécialement ce mardi, pour montrer leur fierté de leurs origines et que la culture amazighe ne se résume pas seulement au drapeau. A cette sortie les étudiants marquent ainsi leur soutien à l'égard des jeunes arrêtés pour avoir porté leur drapeau amazigh le vendredi dernier. Ils ont affirmé, à cette occasion, l'unité du peuple algérien. Un jeune manifestant a été interpellé par la police, à la rue Bab Azzoune, pour avoir brandi le drapeau berbère. Une autre étudiante a échappé à une interpellation grâce à l'intervention de ses collèges, et ce, après qu'un policier lui ait arraché le drapeau. Les drapeaux berbères sont désormais interdit dans les manifestations populaires, les policiers ont saisi les rares drapeaux qui ont été brandis par les manifestants. Durant toute la marche, la police a procédé à la saisie de toutes les pancartes et les banderoles qui critiquent le chef d'état-major. Les jeunes universitaires ont exprimé leur colère à l'égard de chef d'état-major Ahmed Gaïd salah à travers des slogans de type «Gaid Salah dégage»,«unité nationale, pas de régionalisme». Ils insistent ainsi sur la poursuite des marches jusqu'à la concrétisation de toutes les revendications portées par le peuple algérien. Par ailleurs, des dizaines d'étudiants ont organisé un rassemblement devant l'université de Béjaïa en scandant des slogans «liberté, justice, démocratie».