Selon Hakim Belahcel, cadre dirigeant du Front des forces socialistes (FFS), le dialogue de l'opposition constitue une «réelle chance pour l'Algérie», dans le sens où, explique-t-il, elle est «prometteuse d'une sortie de crise». Cette déclaration a été tenue suite à la rencontre des Forces démocratiques, tenue mercredi dernier, qui a abouti à «un pacte politique pour une véritable transition démocratique, a élaboré des préalables d'apaisement pour asseoir un véritable climat de dialogue et de négociation, puis a tracé les contours et les modalités de la transition démocratique, conformément aux aspirations populaires». Pour cet intervenant, cette initiative qui n'en est qu'à «ses débuts» nécessite «l'adhésion ainsi que le concours d'autres forces démocratiques». Cela dit, cette réunion a tenu compte de «la particularité» de la crise politique actuelle et en a fait «un constat exhaustif», a rappelé Belahcel, précisant à l'occasion que les préalables suggérés par ses animateurs pour une sortie de crise sont, entre autres, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d'opinion, la libération du champ politique et médiatique, l'arrêt immédiat des harcèlements judicaires et autres menaces contre les divers acteurs nationaux, etc. Pour ce qui est de la participation du FFS à la Conférence nationale de dialogue, prévue le 6 juillet prochain, Belahcel relève que sa formation politique «favorise l'option du dialogue comme démarche démocratique et pacifique de dépassement des crises et comme véritable moyen de concertation pour des compromis politiques». Aussi, souligne-t-il «la ferme volonté d'y inclure tout le monde», considérant qu'il s'agit «du seul moyen à même de délivrer le pays de cette impasse multiple, à travers une solution globale qui intégrera les différents aspects de la crise». De même que son parti «continuera à revendiquer et à se battre pour trouver une issue consensuelle, raisonnable et durable», faisant remarquer que «la balle est désormais dans le camp du pouvoir». Abordant la campagne de discussions lancée depuis trois mois, et pour laquelle plusieurs partis politiques, organisations ainsi que des personnalités nationales ont été approchés et consultés, l'intervenant fera remarquer que son parti mettra «tout en œuvre pour faire bouger les lignes et faire avancer les choses dans le bon sens». A propos du sens du dialogue, le représentant du FFS expliquera que celui-ci est différent «dans le fond et la forme» de celui prôné par l'Etat-major de l'Armée car consistant à «rompre radicalement et définitivement» avec les pratiques du système et ses articulations institutionnelles, à l'image du gouvernement et du parlement. Concernant la position de l'institution militaire envers la crise et le dialogue, Belahcel évoquera l'engagement du commandement de l'ANP, «d'accompagner et de satisfaire toutes les revendications populaires», citant notamment le «changement radical du système et le départ de ses symboles» ainsi que «l'amorce d'un processus de transition démocratique». «Nous constatons aujourd'hui que l'Etat-major de l'Armée» insiste pour aller vers une élection présidentielle, a-t-il déploré, affirmant que «c'est exclusivement autour de cette vision-là que le pouvoir a lancé un appel au dialogue». Enfin, ce qu'il faut, c'est rapprocher la divergence de vues entre les propositions de sortie de crise proposées par les différentes formations. Contrairement à d'autres partis, le FFS a réitéré la revendication du parti inhérente à l'élection d'une Assemblée constituante «souveraine» dans la perspective d'une Deuxième République, tout en considérant que «seul un processus constituant souverain est apte à répondre aux urgences de l'heure et à placer la légitimité populaire au centre de toutes les démarches et les initiatives».