Le Front des forces socialistes (FFS) a proposé hier, la tenue d'une «conférence nationale de concertation et de dialogue», regroupant «les forces vives du changement démocratique», et ce dans des «délais raisonnables». Pour sortir de l'impasse politique qui dure depuis trois mois déjà, le FFS propose une initiative de rapprochement politique. Constatant l'urgence d'accélérer la cadence des rapprochements d'idées et de visions, le parti souhaite «la tenue d'une conférence nationale de concertation et de dialogue, regroupant les forces vives du changement démocratique dans des délais raisonnables». Selon le communiqué du FFS, signé par son premier secrétaire, Hakim Belahcel, cette rencontre servira «d'assise et de rampe de lancement à un vrai pacte politique consensuel, qui définira par la suite les contours du processus de transition démocratique dans le pays». Constatant aussi «avec beaucoup de fierté et de satisfaction, la multiplication des initiatives politiques», le plus vieux parti de l'opposition affirme qu'il «ne peut qu'être réceptif et attentif à l'évolution de ces propositions de sortie de crise émanant de l'opposition, et sa disponibilité à les discuter dans un cadre approprié, et favorable à l'émergence d'une issue consensuelle (…)». Le Premier secrétaire du FFS assure aussi que cette nouvelle dynamique de l'opposition sous toutes ses formes, (partis politiques, organisations sociales, syndicales et autres personnalités nationales), ne peut être que «bénéfique et salvatrice pour accompagner le peuple dans sa révolution pacifique contre l'ordre établi». Le parti s'est dit disposé à «contribuer activement à mettre en œuvre ce projet politique, qui est salutaire pour l'avenir du peuple et de la nation». L'auteur du communiqué a affirmé que le FFS «n'épargnera aucun effort afin de faire aboutir toute initiative politique, capable de nous s'inscrire dans un vrai processus démocratique de transition, protégé et garanti par l'institution militaire, sans que celle-ci ne s'interfère dans ses tenants et aboutissants». Le parti de feu Hocine Ait Ahmed appelle «les vraies forces du changement à agir». Si «l'heure est grave, l'initiative politique est à portée de main, pourvu que les bonnes volontés s'affichent et les organisations politiques, sociales, syndicales et personnalités nationales indépendantes se décident enfin à prendre le train de l'histoire dans le bon quai et dans le bon sens», a-t-on noté. Par ailleurs, le FFS a indiqué que plusieurs semaines de mobilisation et d'engagement ont drainé la quasi-totalité d'un peuple plus que jamais décidé et déterminé à imposer un changement radical du régime autoritaire algérien. En réponse à cette légendaire démonstration de force populaire, le FFS accuse le pouvoir résiduel en place de multiplier «ses manœuvres et ses manigances, dans l'unique espoir de mettre en échec cette déferlante citoyenne». «Aujourd'hui, le Pouvoir réel est assumé et exercé entièrement par l'état-major de l'armée, qui lègue occasionnellement quelques-unes de ses attributions de façade à un fonctionnaire à la tête de l'Etat, et à un gouvernement factice et impopulaire», note le FFS qui revient aux fameuse consultations avortées de Bensalah, en les qualifiant de «forfaiture politique». Ainsi donc, «nous devons immédiatement apporter notre pierre à cet édifice de transition démocratique, tout en restant en phase avec les revendications légitimes exprimées par les millions d'Algériennes et d'Algériens», lit-on dans le communiqué.