Reconduit dans sa fonction de chef de l'Etat, par le Conseil constitutionnel, jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République, Abdelkader Bensalah restera au poste de chef de l'Etat après le 9 juillet 2019 et c'est à lui qu'échoit toute la responsabilité pour la sortie de crise par la voie constitutionnelle menant à l'élection présidentielle. Au début du mois passé, le 2 juin, le Conseil constitutionnel déclarait l'impossibilité de tenir l'élection du Président de la République, le 4 juillet 2019, et annonçait la réorganisation de celle-ci de nouveau. Le Conseil constitutionnel déclarait alors qu'«il revient au Chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du Président de la République et la prestation du serment constitutionnel». Cette démarche avait été prévue par des experts en droit constitutionnel dans le cas d'absence de candidats. C'est ce qui s'est passé. La thèse avancée par d'autres constitutionnalistes qui ont fixé la date du 9 juillet pour la fin de mission d'Abdelkader Bensalah est contredite par le Conseil constitutionnel qui fait référence au préambule de la Constitution qui prévoit en son 12ème paragraphe: la Constitution est au-dessus de tous, elle est la loi fondamentale qui garantit les droits et libertés individuels et collectifs, protège la règle du libre choix du peuple, confère la légitimité à l'exercice des pouvoirs, et consacre l'alternance démocratique par la voie d'élections libres et régulières. Le Conseil constitutionnel cite également les articles 7,8, 102 alinéa 6, 182 et 193 de la Constitution. Considérant que le Constituant confère au Conseil constitutionnel la mission de veiller au respect de la Constitution; que le peuple est la source de tout pouvoir et qu'il exerce sa souveraineté par l'intermédiaire des institutions qu'il se donne et que dès lors que la Constitution prévoit que la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de Chef de l'Etat est d'organiser l'élection du Président de la République, «il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l'organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain». Abdelkader Bensalah, qui avait pris les fonctions de chef de l'Etat, le 9 avril, en application de l'article 102 de la Constitution, a repris le processus électoral à son début avec une différence de taille introduite par l'appel lancé par le Général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP, aux personnalités et aux élites nationales à un dialogue "sincère et objectif" pour résoudre la crise que vit le pays à travers des «concessions réciproques». C'était dans le discours prononcé par le vice-ministre de la Défense nationale, à Tamanrasset, au cours d'une rencontre d'orientation avec les cadres et les personnels de la 6ème Région militaire, diffusé par visioconférence à l'ensemble des unités de la Région. On sait que plusieurs formations politiques avaient réagi positivement à cet appel pour résoudre la crise et organiser une élection présidentielle crédible. Cela a abouti au Forum national du dialogue réuni samedi, à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie de Ain Benian. Au cours de ce Forum, le président de Talaie El-Hourriyet, Ali Benflis, a salué le dernier discours du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, qui a lancé un appel pour un dialogue national serein, organisé et crédible sous l'égide de personnalités nationales faisant l'unanimité, pour débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle et pour l'organisation du scrutin dans un climat d'entente et de sérénité.