Les travaux de la session de formation internationale à la sauvegarde du patrimoine immatériel, organisée par le Centre régional à Alger pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique de catégorie 2 (Crespiaf), ont été ouverts mardi à Alger, en faveur d'un groupe de formateurs africains. Organisée en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), cette session de formation verra la participation de quelque 40 experts africains, en majorité des experts-surveillants et experts-facilitateurs, issus de 22 pays, dont l'Algérie. Parmi les participants, des praticiens locaux spécialistes du patrimoine culturel immatériel, des membres actifs d'associations culturelles et patrimoniales, et des cadres des ministères de la Culture des pays participants, outre quatre experts de l'Unesco et six autres des bureaux régionaux de cette organisation onusienne. L'objectif de la formation est de créer «un réseau d'experts-facilitateurs en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, répartis sur tout le continent africain». Cette formation devra «être élargie à l'avenir», eu égard à «la richesse et à la diversité» du patrimoine culturel immatériel en Afrique, d'une part et au «nombre réduit d'experts-facilitateurs africains», d'autre part. Intervenant dans le cadre de l'application de la Convention internationale de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco (2003), cette session de formation s'étalera jusqu'au 13 juillet. La session de formation abordera le thème de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, a affirmé le directeur du Crespiaf Slimane Hachi, précisant que la sauvegarde de ce patrimoine reposait essentiellement sur «le transfert d'expériences et de savoir-faire de génération en génération, à la faveur de programmes d'enseignement, d'information et autres». Etaient présents à l'ouverture de cette session de formation, la ministre de la Culture, Meriem Merdaci et la responsable de l'unité pour le renforcement des capacités et les politiques du patrimoine à l'UNESCO, Susanne Schnuttgenn, outre un représentant du ministère des Affaires étrangères et des cadres du ministère de la Culture. Mme Merdaci s'est félicitée de «la coopération importante» entre le Centre algérien et l'Unesco, notamment en matière de «formation», affirmant l'importance de cette coopération dans «la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Algérie et en Afrique». Pour sa part, la directrice de l'identité culturelle au ministère malgache de la Culture, a exprimé sa joie quant à la participation à cet atelier qui, ajoute-t-elle, est une occasion d'acquérir davantage de connaissances sur le patrimoine immatériel africain» et de contribuer à «sa valorisation à Madagascar». De son côté, Ained Thabet Radia, cadre au «Centre d'interprétation du costume traditionnel algérien et des pratiques populaires» sis au château d'El Mechouer (Tlemcen), a indiqué que sa présence en tant qu'observatrice lui a permis de prendre connaissance du travail des experts de l'Unesco en matière de sauvegarde du patrimoine immatériel notamment «l'inventaire, les fichiers de classement et autres», rappelant la fameuse Cheda Tlemcenia classée par l'Unesco en 2012. Outre «la Cheda», l'Algérie détient cinq autres éléments classés en tant que patrimoine culturel immatériel universel. A rappeler que l'Unesco avait organisé en 2011 deux sessions de formation au profit d'un premier groupe d'experts africains à Libreville (Gabon) et à Harare (Zimbabwe), outre une conférence d'évaluation de ce programme de formation, organisée en 2015 à Constantine (Algérie). L'Algérie, premier pays signataire, a participé depuis 2002 à la préparation et à l'établissement de la convention internationale relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée par l'Unesco en octobre 2003. En 2011, l'Algérie a demandé à l'Unesco de placer, sous son égide, un Centre international de catégorie 2 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique, chargé de mettre en œuvre cette convention au profit du continent africain, et ce avant le lancement de ses activités en 2015, après la signature de l'accord de sa création. Le Centre d'Alger est le 7ème du genre à l'échelle mondiale, après ceux de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de l'Iran, du Pérou et de la Bulgarie.