Quinze jours après l'approbation de la feuille de route élaborée par les coordinateurs du forum national pour le dialogue, une liste de treize personnalités désignées pour animer le dialogue avec l'Etat a été dévoilée mercredi dernier. Une initiative saluée et approuvée par plusieurs partis politiques, par des membres de la société civile, et même par ceux qui n'ont pas participé au forum, organisé le 6 juillet passé. Considérant les préparations pour le dialogue inclusif comme un prélude pour une sortie de crise, le collectif de la société civile pour la transition démocratique pose, pour sa part, ses conditions pour participer au dialogue et aspire à l'organisation d'une Conférence nationale unitaire. Ce sont les mêmes conditions posées par les personnalités publiques et historiques, désignées pour mener le dialogue. Sans les trois conditions évoquées par ces personnalités, en l'occurrence, maître Mustapha Bouchachi, l'économiste, Smail Lalmas, l'historien, Nacer Djabi etc, le dialogue n'aura pas lieu. Il s'agit de « la liberté inconditionnelle de l'ensemble des détenus d'opinion et politique ; de l'indépendance effective de la justice, qui est instrumentalisée pour étouffer la voix du peuple et affaiblir le «Hirak» et de l'ouverture des médias publics et privés », a indiqué dans un communiqué, avant-hier, le collectif de la société civil pour la transition démocratique. En plus de ces conditions, le collectif soutient la solution du dialogue sans l'implication de l'Etat ou de toute autre personne relevant du système politique en place, réitérant, à ce titre, l'absolue nécessité « d'aller vers une refondation du système politique à travers une Constituante (ou, au minima, une nouvelle Constitution), dont l'élection ne serait pas nécessairement antinomique avec des élections présidentielles ». Pour parvenir à un accord consensuel traduisant les revendications populaire, l'Etat devrait, selon les membres de ce collectif, céder le pouvoir et se référer à la volonté populaire. Il a condamné, de ce fait, l'entêtement des autorités à se maintenir au pouvoir dans ce climat délétère contre la volonté populaire et, désormais, sans aucun fondement constitutionnel », lit-on dans le même communiqué. Cependant, toute proposition et initiative avancée pour résoudre la situation politique du pays est un pas considérable. Faisant ainsi allusion aux efforts entrepris par les coordinateurs du forum national pour le dialogue, qui ont également appelé l'Etat à répondre à certaines conditions avant d'entamer le dialogue. En conclusion, le Collectif a exprimé sa satisfaction quant à cette démarche et aspire, dans la même perspective, à l'organisation d'une Conférence nationale unitaire. « Le Collectif souhaite voir tous les acteurs politiques réunis, dans les meilleurs délais, lors d'une Conférence nationale unitaire (partis politiques/société civile) », indique la même source.