L'Instance nationale de dialogue et de médiation a réitéré, avant-hier dimanche à Alger, en marge de sa première réunion, son appel aux pouvoirs publics à l'effet de procéder, rapidement, à la mise en œuvre de ce qui a été convenu précédemment en termes de mesures d'apaisement pour le processus du dialogue et l'évolution de la crise. La poursuite de la mission des membres de ce Panel y est tributaire, pour reprendre Karim Younes, le coordinateur de cette instance qui a, à l'occasion, dévoilé sa feuille de route. L'Instance, composée d'un Panel de personnalités nationales chargées de conduire le processus de dialogue national, indique un communiqué ayant sanctionné cette première rencontre, se tiendront, suivant un calendrier qu'elle arrêtera dans les plus brefs délais, avec les composantes de la société civile, les partis politiques, les personnalités nationales ainsi que des jeunes et militants du Hirak représentant différentes wilayas du pays, afin d'écouter leur vision et propositions pour une sortie de crise. La Commission nationale du dialogue et de la médiation, un comité non-gouvernemental ne reposant pas sur le principe d'exclusion, et souveraine dans ses décisions prises sans l'instigation de quelque partie que ce soit, précisent-ils, procédera, ensuite, à l'élaboration d'une première mouture des propositions qui lui ont été soumises. «L'instance pourra, alors, entreprendre toute médiation pour concilier les propositions formulées, en cas de contradictions, avant d'élaborer les propositions finales à l'issue d'une réunion qui sera tenue dans le cadre d'une Conférence nationale souveraine dont les décisions seront contraignantes pour les pouvoirs publics», lit-on à travers ce communiqué. Tous les acteurs ayant pris part au dialogue, précise l'Instance dans son document, seront invitées à cette conférence pour l'adoption définitive des propositions de sortie de la crise actuelle. «L'Instance soumettra ces propositions à la Présidence pour les cristalliser sous forme de lois, règlements et procédures», poursuit encore le document de cette Commission de dialogue et de médiation qui, en cas de nécessité, pourra procéder à la formation de groupes de travail composés d'experts juristes et autres. «Les composantes de la société civile peuvent formuler leurs propositions dans ce sens». Parmi les préalables posés par le Panel, la libération de tous les détenus du mouvement populaire, le respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l'ordre, l'allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires, l'ouverture de tous les accès à Alger les vendredis, la libération du champ médiatique et le départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans, rappelle-t-on. La libération, avant-hier dimanche à Chlef, de deux manifestants, arrêtés le 21 juin dernier alors qu'ils portaient le drapeau berbère lors d'une marche populaire en faveur du changement, après une condamnation à une peine légère avec sursis sera-t-elle perçue comme un «signe d'apaisement» de la justice ?