Cette même justice sollicitée par les employés pour leur rendre leur droit et les protéger contre la précarité. Quelques mois après l'incarcération de plusieurs hommes d'affaires, le sort de leurs entreprises et groupes industriels privés sont mis à mort. Après des journées et des semaines de protestation, les administrateurs impuissants devant cette situation ponctuée par l'absence de financement, le gel des avoirs et même des activités au niveau de plusieurs unités, ils ont mis en congé forcé les travailleurs, appelé communément le chômage technique, sans autres alternatives. De pire en pis, d'autres sociétés ont mis les clés sous le paillasson et renvoyé leur effectif. Plus de 6 000 entreprises risquent la banqueroute et plus d'un demi million de travailleurs voués à leur sort et à la pauvreté. Les signes anonciateurs d'une crise économique irréversible. Dans son dernier rapport, l'Office national des statistiques (ONS) avait publié des chiffres inquiétants sur l'évolution du marché du travail miné par les défaillances de gouvernance et de gestion anarchique des entreprises, en plus de l'implication de leurs propriétaires dans des affaires de corruption présumées. Des dossiers mis à nu par la justice qui se sont abattus sur ces entrepreneurs, dont les seuls victimes sont les employés quel que soit leurs niveaux, cadres ou employés. Tous otage des décisions de la machine judiciaire. Après la mise au chômage technique des travailleurs de l'usine d'assemblage de véhicules Hyundai, vient le tour de ceux du groupe KouGC, appartenant aux frères Kouninef , incarcérés à la prison d'El-Harrach depuis avril qui ne sont pas condamnés, mais dont le sort semble déjà scellé. Dépassés par leurs déboires financiers et sociaux, les employés de KouGC ont adressé une lettre au ministre de la Justice afin d'examiner leur cas et prendre les mesures nécessaires. Un cri de détresse relayé par les médias où ils ont exposé leur situation. «Depuis les mesures judiciaires prises à l'encontre de leur entreprise, sur décision de M. le juge d'instruction de la Chambre n° 5 du tribunal de Sidi M'hamed, les salaires des employés sont bloqués». La mise en exergue de la vie active des milliers de travailleurs des entreprises et groupes industriels appartenant aux hommes d'affaires incarcérés dernièrement pour des dossiers de corruption présumée est un acte délibéré à répercussions néfastes. Ils sont mis au chômage technique en raison de la mise en cessation temporaire des activités de leurs employeurs. L'avenir de ces employés et celui de leurs familles est hypothéqué. C'est la conséquence directe des décisions de la machine judiciaire qui a gelé et bloqué les avoirs de ces entreprises, mettant ainsi en péril la gouvernance et la gestion effective de ces entreprises dont les administrateurs et les gestionnaires n'ont pas été mandatés à gérer les affaires de ces sociétés et disposer des moyens financiers pour payer les salariés, privés de leurs droits depuis plusieurs mois. C'est le cas des employés de l'usine de montage de véhicules de Hyundai, localisée à Tiaret, appartenant à Mahieddine Tahkout, en prison depuis plus d'un mois. Gel d'activité et des salaires, ce qui a contraint les administrateurs d'envoyer les travailleurs en congé sans solde ou en chômage technique ou partiel. Même cas pour les employés du groupe ETRHB qui compte plusieurs entreprises. La situation politique et économique du pays est plus délicate que préoccupante, actuellement et risque l'implosion. L'inadvertance dans la gestion de ce type de dossier pourrait compromettre l'évolution et la croissance économique du pays qui ne dépasse pas les 3%.