L'idée du dialogue national inclusif pour sortir de la crise à travers l'organisation d'élections présidentielles dans les plus brefs délais, prend une place prioritaire dans les préoccupations qui traversent l'opinion publique en Algérie. L'idée du dialogue, perçu comme seule voie permettant de sortir de la crise, a commencé à se concrétiser avec la création de l'instance nationale du dialogue et de médiation, appelée panel, dans les conditions très complexes qui caractérisent la scène politique. La tendance vers le dialogue est maintenant confirmée avec la décision du panel d'entamer le dialogue national sans délai, selon un calendrier «qui sera annoncé ultérieurement», comme l'a indiqué, jeudi, l'instance dans un communiqué. l'instance nationale du dialogue et de médiation a salué les personnalités nationales qui «ont répondu favorablement à l'appel de la patrie, dans cette conjoncture difficile, par conviction et sens de responsabilité». Les noms de ces personnalités seront annoncés ultérieurement. Dans son communiqué sanctionnant la réunion tenue, jeudi, sous la présidence de son coordonnateur, Karim Younes, l'instance a également affirmé que les mesures annoncées dans son premier communiqué, seront prises en compte dans les recommandations du dialogue, soulignant que «l'intérêt du pays passe avant tout». Au cours de la réunion de jeudi, les membres du Panel ont, à «l'unanimité», rejeté la démission de Karim Younes de la présidence de cette instance. Ils ont fait prévaloir la demande de plusieurs personnalités, organisations, associations, membres de la société civile et acteurs du «Hirak»populaire, à travers les différentes wilayas, lesquels avaient exprimé leur attachement au principe de dialogue national annoncé pour la sortie de crise dans les plus brefs délais». Face à cette situation et «mû par le sens de responsabilité envers Dieu et le pays, et conscient de la confiance placée en sa personne par les membres du panel», M. Younes a accepté de poursuivre ses missions, selon le communiqué. l'instance nationale de dialogue et de médiation avait dévoilé, dimanche dernier, son plan d'action pour la prochaine étape, lequel repose sur des rounds de dialogue avec les différents acteurs aux fin d'élaborer des propositions qui seront au centre d'une conférence nationale «souveraine»donnant lieu à des décisions «contraignantes pour les pouvoirs publics». Dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa première réunion, l'instance avait précisé qu'elle «tiendra des réunions suivant un calendrier qu'elle arrêtera dans les plus brefs délais, avec les composantes de la société civile, les partis politiques, les personnalités nationales ainsi que des jeunes et militants du «Hirak»représentant différentes wilayas du pays, afin d'écouter leur vision et propositions pour une sortie de crise. L'instance avait tenu à rappeler qu'elle «se veut une commission non gouvernementale ne reposant pas sur le principe d'exclusion»et formée de personnalités «indépendantes de l'Etat et de ses organes ainsi que du «Hirak». l'instance avait réitéré son appel à des personnalités en vue de «répondre à l'appel de la Patrie». Cet appel concerne également la communauté algérienne à l'étranger.Pour sa part, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha, a plaidé jeudi à Constantine pour un dialogue «sérieux, sincère et responsable». «C'est le premier pas pour une solution de la crise que vit l'Algérie», a-t-il relevé, lors d'une rencontre regroupant les adhérents et sympathisants de cette formation politique, tenue au siège du parti. Le mouvement Ennhada, estime que «l'instance qui doit mener le dialogue doit jouir d'expérience, de crédibilité et de prérogative de prise de décision». Mettant en avant la primordialité de retrouver «la confiance perdue entre le peuple et le pouvoir», Yazid Benaïcha a estimé que le dialogue à mener «doit être sans préalables à la hauteur de la crédibilité, du pacifisme et du civisme du «Hirak». Mardi dernier, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a exprimé son souhait de voir le dialogue national se dérouler «loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu'aux diktats». Rappelons que le dialogue porte sur les conditions d'organisation de l'élection présidentielle, principalement la transparence et la régularité.